La Bourse de Paris est attendue en forte baisse lundi à l'ouverture, après avoir lourdement chuté vendredi, sur des craintes de récession aux Etats-Unis et en Europe, dans une séance qui sera marquée par la fermeture des marchés américains pour cause de jour férié.
Le contrat à terme sur le CAC 40 perdait 1,88% une quarantaine de minutes avant l'ouverture de la séance.
Vendredi, l'indice vedette parisien avait dégringolé de 3,59% à 3.148,53 points, miné par de mauvais chiffres en août sur l'emploi américain, qui renforcent les anticipations de récession aux Etats-Unis.
Dans la foulée, Wall Street a connu une séance difficile, le Dow Jones perdant 2,20% et le Nasdaq 2,58%.
Lundi, le marché parisien devrait manquer de catalyseur, privé de sa boussole habituelle du fait de la fermeture de la Bourse de New York, pour le Labor Day, qui entraînera l'absence de nombreux investisseurs.
"Wall Street restant portes closes, il semble peu probable que les opérateurs prennent le moindre risque", souligne Chris Weston, analyste chez IG Markets.
"Même ceux qui estimaient que de mauvais chiffres sur l'emploi ouvraient la voie à un troisième programme d'assouplissement monétaire (de la part de la banque centrale américaine) semblent refroidis", ajoute-t-il.
Les investisseurs n'auront aucun indicateur majeur à se mettre sous la dent, si ce n'est dans la zone euro, le commerce de détail pour juillet.
Le marché devrait par conséquent rester sur ses gardes, toujours angoissé par des craintes de récession aux Etats-Unis et une crise de la dette non résolue en zone euro comme en témoignent les difficultés de la Grèce à réduire son déficit.
Le ministre grec des Finances Evangélos Vénizélos a d'ailleurs répété dimanche que le départ d'Athènes vendredi de la troïka des créanciers de la Grèce était prévu, et que les discussions ne sont pas bloquées.
Face à ces inquiétudes, les investisseurs misent beaucoup sur une semaine qui sera riche en événements, dont la réunion de la Banque centrale européenne (BCE) et l'annonce de mesures de soutien à l'emploi par le président américaine Barack Obama.
Le président de la Banque mondiale (BM) Robert Zoellick a lui indiqué ce week-end que l'économie mondiale allait entrer dans une "nouvelle phase dangereuse cet automne", parlant "d'une croissance ralentie et d'une confiance affaiblie",
De son côté, le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, a estimé lundi en Australie que l'économie européenne allait connaître dans les mois à venir une "croissance modérée" sans toutefois entrer en récession.
VALEURS A SUIVRE:
SAFRAN et NATIXIS: l'équipementier aéronautique va faire son entrée le 19 septembre dans le CAC 40, prenant la place de la banque, filiale du groupe BPCE, selon le Conseil scientifique des indices, qui décide des entrées et sorties au sein de l'indice parisien.
BULL, EUROFINS et VIRBAC entrent dans l'indice SBF 120, tandis que STALLERGENES est exclu.
VEOLIA ENVIRONNEMENT reste au sein du CAC 40, alors que certaines rumeurs évoquaient sa possible sortie de l'indice.
SOCIETE GENERALE: l'Etat fédéral américain a lancé vendredi des poursuites contre 17 banques et institutions financières, dont la banque française, pour tenter de leur faire payer les lourdes pertes d'organismes parapublics à cause de prêts immobiliers à risque ("subprime").
ALCATEL LUCENT a cherché à vendre ses activités de télécommunications pour entreprise au fonds d'investissement Permira mais les négociations n'ont pas abouti, a rapporté vendredi le Wall Street Journal.
ALSTOM, SCHNEIDER ELECTRIC et LEGRAND ont vu la recommandation sur leurs titres abaissée à "neutre", contre "surpondérer" auparavant par HSBC, selon des sources de marché.
ZODIAC a annoncé avoir bouclé le rachat du groupe américain Heath Tecna et avoir conclu un accord avec ses banques pour relever de 300 millions d'euros le montant d'une ligne de crédit existante.
COMPAGNIES DES ALPES et EURODISNEY: l'abandon de la hausse de la TVA sur les parcs à thème a été confirmée par le chef de l'Etat Nicolas Sarkozy, selon l'ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin.
SAFT et l'équipementier américain Johnson Controls (JCI) ont annoncé vendredi avoir trouvé un accord réglant leur différend au sujet de leur coentreprise de production de batteries lithium-ion pour lautomobile.