La Bourse de Paris devrait ouvrir en baisse lundi, incapable de rebondir après une semaine très difficile alors qu'aucun indicateur sur l'économie américaine n'est attendu dans la journée et que les doutes sur la capacité des banques à se financer perdurent.
Le contrat à terme sur le CAC 40 cédait 0,90% une quarantaine de minutes avant l'ouverture de la séance.
Vendredi, le marché parisien, à l'unisson des Bourses européennes, a lâché 1,92%, après une séance en yo-yo. A New York, le Dow Jones a abandonné 1,57% et le Nasdaq 1,62%.
"Nous sommes toujours dans une zone de fortes turbulences où les doutes sur la solidité du secteur bancaire en Europe et l'économie des Etats-Unis sont loin d'avoir disparus", souligne un analyste parisien sous couvert d'anonymat.
Pour Patrick Artus, économiste chez Natixis, les marchés financiers devraient rester dans la tourmente.
Les investisseurs ont compris assez vite que les récents accords sur la dette fédérale américaine et sur la Grèce consistent au final "pour les Etats, à ce quils puissent sendetter encore plus", ce qui est loin de pouvoir calmer durablement les esprits, estime-t-il dans une note.
Aucune annonce majeure n'a eu lieu durant le week-end.
Le vice-président américain Joe Biden a voulu rassurer Pékin, premier créancier étranger de Washington, en déclarant que les Etats-Unis "ne seront jamais" en défaut de paiement, à l'issue d'une visite en Chine.
Le Japon s'est pour sa part dit prêt à prendre de nouvelles mesures, y compris intervenir encore sur le marché des changes, pour stopper l'ascension du yen qui a atteint vendredi son niveau record d'après-Guerre face au dollar.
En zone euro, la chancelière allemande Angela Merkel s'est de nouveau opposée aux euro-obligations --"exactement la mauvaise route à prendre", a-t-elle dit-- parce qu'elles mèneraient à une "union de la dette au lieu (d'apporter) plus de stabilité" dans les Etats de la zone euro.
Rien n'est attendu cette séance qui puisse rassurer les investisseurs.
Tous les regards se tournent déjà vers le discours, vendredi, du président de la Réserve fédérale (Fed) Ben Bernanke, lors de la traditionnelle conférence d'été de Jackson Hole (Wyoming, ouest des Etats-Unis).
C'est lors de cette même conférence l'an dernier qu'il avait indiqué que l'institution allait se lancer dans de nouvelles mesures de relance.
VALEURS A SUIVRE
LE SECTEUR BANCAIRE, très chahuté ces dernières semaines, pourrait connaître une nouvelle séance difficile alors que des doutes sur sa capacité à se financer agitent les marchés.
SOCIETE GENERALE sera particulièrement suivi. Le titre a perdu près de 50% depuis le 1er janvier et son PDG, Frédéric Oudéa, estime que la nervosité autour des valeurs bancaires pourrait durer au moins "jusqu'à la publication des résultats du troisième trimestre, fin octobre, début novembre". Interrogé sur la possibilité d'une OPA sur sa banque, il a indiqué qu'il "ne voit aucun mouvement stratégique se profiler".
FRANCE TELECOM, VIVENDI, BOUYGUES, ILIAD: l'accès illimité à l'internet fixe fait l'objet d'une réflexion des opérateurs, selon le site spécialisé Owni, ce que dément la Fédération française des télécoms (FFT) et le ministre de l'Industrie Eric Besson.