La Bourse de Paris reculait dans les premiers échanges vendredi (-1,07%), la menace de Standard and Poor's sur la note des Etats-Unis et l'approche des résultats des tests de résistance des banques européennes éclipsant les bons résultats d'entreprises.
Le CAC 40 cédait 38,59 points à 3.712,64 points.
"Les investisseurs sont nerveux avant les résultats des stress tests (attendus à 16H00 GMT, Ndlr) et en raison des +trois sorcières+", a souligné un analyste parisien sous couvert d'anonymat.
L'expression "trois sorcières" désigne le jour d'expiration simultanée de trois types de contrats à terme. L'activité est traditionnellement plus soutenue et le marché plus volatile, car les investisseurs revoient leurs positions et procèdent à de nouveaux arbitrages dans leurs portefeuilles.
La tendance est aussi affectée par "la radicalisation des positions concernant la dette américaine", ont noté les analystes du Crédit Mutuel-CIC.
Après Moody's, l'agence de notation financière Standard and Poor's envisage d'abaisser la note de solvabilité financière des Etats-Unis si aucun accord n'est trouvé sur le plafond de la dette fédérale.
Les négociations entamées sur le sujet par le président américain Barack Obama avec l'opposition républicaine sont pour l'instant dans l'impasse, les Républicains majoritaires à la Chambre des représentants refusant de voter un relèvement et exigeant qu'on s'attaque au déficit.
L'intervention du président de la Réserve fédérale Ben Bernanke pèse aussi. M. Bernanke a douché les espoirs du marché sur un éventuel troisième programme d'assouplissement monétaire, déclarant que son institution n'était pas prête "à l'heure actuelle à prendre des mesures supplémentaires".
Enfin, les dettes souveraines de la zone euro s'invitent une fois de plus dans les salles de marché. Aucune date n'a été officiellement donnée pour le sommet envisagé entre les dirigeants européens pour tenter de stopper la contagion de la crise de la dette, un flou qui crispe de plus en plus les opérateurs.
Du côté des valeurs, le secteur bancaire creusait ses pertes avant la publication des tests de résistance des banques européennes. BNP Paribas reculait de 2,13% à 45,10 euros, Société Générale de 1,60% à 34,97 euros et Natixis de 1,58% à 3,18 euros.
Hors CAC 40, Dexia cédait 1,96% à 1,80 euro. Le groupe franco-belge a porté plainte devant la justice américaine contre Deutsche Bank pour récupérer des pertes liées à un milliard de dollars de titres américains adossés à des prêts hypothécaires ("subprime").