Les marchés européens rebondissent après trois séances consécutives de baisse. L'agence de notation Moody's a pourtant dégradé la note de l'Irlande en catégorie spéculative hier soir. En revanche, les investisseurs ont apprécié la publication d'une croissance chinoise plus élevée que prévu au deuxième trimestre : 9,5%. A Paris, L'Oréal est sanctionné pour avoir dévoilé une croissance organique inférieure aux attentes au deuxième trimestre. Vers 12h30, l'indice CAC 40 gagne 0,33% à 3786,57 points et le FTSE Eurotop 100, 0,08% à 2270,01 points.
Aux Pays-Bas, ASML (- 4,44 % à 24,56 euros) affiche la plus forte baisse de l'AEX, l'indice néerlandais de référence. L'action de l'équipementier pour le secteur des semi-conducteurs est pénalisée par la prudence de ses clients dans leurs prises de commandes. « Nos clients prennent un peu de temps pour évaluer les perspectives de la demande en semi-conducteurs pour 2012 avant de déterminer le niveau et le calendrier de leurs capacités », a expliqué le directeur général Eric Meurice. En conséquence, le groupe ne devrait enregistrer que 500 millions d'euros de commandes au deuxième trimestre.
Le titre L'Oréal enregistre aujourd'hui la plus forte baisse de l'indice CAC 40 avec un recul de 3,66% à 84,65 euros après la publication de son chiffre d'affaires du deuxième trimestre. L'activité du groupe a atteint 4,99 milliards d'euros, en hausse de 0,9% à données publiées et de 4,6% à données comparables. Ce chiffre est en recul par rapport à la croissance de 5,8% enregistrée au premier trimestre. Ce ralentissement s'explique par une baisse de la croissance en Europe de l'Est ainsi que dans la division Produits Professionnels.
Carrefour rebondit de 0,73% à 22,15 euros. Le deuxième distributeur mondial a indiqué que son résultat opérationnel courant du premier semestre, hors DIA, était attendu à environ 760 millions d'euros, en baisse d'environ 23%. « Cette baisse est essentiellement attribuable à la France », a expliqué le groupe. Le résultat opérationnel courant des marchés de croissance devrait, lui, enregistrer une « croissance solide ». Carrefour a précisé avoir mis en place un plan d'action dans le but d'atteindre son objectif de faire croître ses ventes et son résultat opérationnel courant en 2011.
Les chiffres macroéconomiques
La production industrielle corrigée des variations saisonnières a augmenté de 0,1% dans la zone euro et de 0,4% dans l'UE27 en mai 2011 par rapport à avril 2011. Les économistes interrogés par Reuters anticipaient en moyenne une progression de 0,5% dans la zone euro.
Aux Etats-Unis, les investisseurs attendent les prix des importations en juin à 14h30 et l'audition de Ben Bernanke devant la commission des services financiers de la Chambre des représentants à 16 heures.
A la mi-séance, l'euro cote 1,4084 face au billet vert.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Balance courante : En comptabilité nationale, la balance courante résulte de l'épargne du secteur privé moins les investissements du secteur privé + l'excédent budgétaire (recettes fiscales moins dépenses).
Les déficits de la balance courante qui reflètent d'importants investissements dans le secteur privé pour un niveau donné d'épargne ont tendance à être acceptés par les marchés. Lorsque ces déficits sont accompagnés de déficits budgétaires importants, ils sont perçus beaucoup plus négativement.
Inflation : L'inflation est la hausse du niveau général des prix, entraînant une baisse durable du pouvoir d'achat de la monnaie. Elle est généralement évaluée au moyen de l'Indice des prix à la consommation (IPC).
D'une manière générale, une forte inflation profite au débiteur, tandis que le créditeur en pâtit. Pour jauger l'inflation, les banques centrales s'intéressent à l'indice des prix à la consommation sous-jacent, c'est-à-dire hors les éléments volatils que sont l'énergie et l'alimentation. On parle alors d'indice des prix à la consommation «core». La Fed privilégie l'indice PCE «core» qui mesure l'évolution des prix liés à la consommation des ménages. Le niveau d'inflation considéré comme acceptable par la BCE est de 2 % l'an.
Production industrielle : il s'agit d'un indice qui mesure les quantités produites dans les entreprises qui exercent leur activité dans des usines, des chantiers, des carrières et des mines. Les secteurs primaire (agriculture, pêche et sylviculture) et tertiaire (transports, commerces, services et administrations) ne sont pas pris en compte. En France, la production industrielle représente 20% du PIB. La production manufacturière correspond à la production industrielle, hors énergie, mais comprend les industries agroalimentaires.
BCE (Banque Centrale Européenne) : La Banque centrale européenne (BCE) se veut avant tout la gardienne de la stabilité des prix à moyen terme dans la zone euro (Belgique, Allemagne, Espagne, France, Irlande, Italie, Luxembourg, Pays-Bas, Autriche, Portugal, Finlande, Grèce), afin de protéger le pouvoir d'achat et de contribuer à l'instauration d'un ENVIRONNEMENT économique favorable. La BCE et les banques centrales nationales des 12 pays de la zone euro constituent ce qu'on appelle l'Eurosystème. Les banques centrales des trois Etats de l'Union européenne n'ayant pas encore adopté l'euro (Danemark, Suède et Royaume-Uni) ne participent pas au processus de décision concernant la politique monétaire unique.
Organe de décision suprême de la BCE, le conseil des gouverneurs (composé des six membres du directoire de la BCE et des douze gouverneurs des banques centrales nationales de la zone euro) est habilité à fixer les taux d'intérêt auxquels les banques commerciales et autres établissements de crédit peuvent obtenir de la monnaie (c'est-à-dire de la liquidité). Ces établissements jouent le rôle de canal de transmission de la politique monétaire vers l'ensemble des agents économiques. Ainsi, le conseil des gouverneurs pilote indirectement les taux d'intérêt pratiqués dans l'ensemble de l'économie de la zone euro, notamment les taux des prêts accordés par les banques commerciales aux ménages et aux entreprises et les taux de rémunération des dépôts des épargnants.