La Bourse de Paris devrait ouvrir en baisse lundi dans un marché nerveux alors que s'ouvre une semaine cruciale pour la Grèce avec le vote mercredi et jeudi par le Parlement du nouveau plan d'austérité.
Une quarantaine de minutes avant l'ouverture, le contrat à terme sur l'indice CAC 40 était en recul de 0,24%.
Le marché parisien avait clos sur une note stable vendredi (-0,08%). Wall Street avait de son côté nettement reculé, le Dow Jones perdant 0,96% et le Nasdaq 1,26%.
"Les investisseurs devraient rester nerveux cette séance alors que s'ouvre une semaine cruciale pour la Grèce", a relevé un analyste parisien sous couvert d'anonymat.
Le pays va devoir, pour convaincre ses partenaires et créanciers européens de le sauver de la faillite, avaler la pilule amère d'un nouveau plan d'austérité, un an après un premier train d'économies.
Le gouvernement grec s'est dit confiant dans l'adoption de ces nouvelles mesures, mais la colère monte dans le pays et une grève générale est prévue à partir de mardi. Le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble, a averti que tout rejet du plan aurait des conséquences majeures sur la stabilité de la zone euro.
En attendant, les modalités de la participation des créanciers privés font toujours débat au sein des instances européennes.
La Banque centrale européenne reste dubitative, soulignant à travers son chef économiste Jürgen Stark, que cette implication du secteur privé pourrait déclencher une "nouvelle phase dramatique de la crise".
La France, qui a annoncé vendredi que les banques et compagnies d'assurances françaises étaient prêtes à participer au futur plan d'aide, pourrait revoir quelque peu sa copie: les créanciers privés pourraient ne réinvestir que 70% des dettes remboursées par Athènes.
Peu d'indicateurs sont attendus cette séance. Les opérateurs suivront l'indice des dépenses et revenus des ménages en mai aux Etats-Unis alors que les interrogations sur le ralentissement de la première économie mondiale perdurent.
VALEURS A SUIVRE
TOTAL: les cours du pétrole étaient de nouveau orientés à la baisse, face aux inquiétudes récurrentes concernant la solvabilité de la Grèce et après l'annonce de l'Agence internationale de l'Energie (AIE) de puiser dans ses réserves stratégiques.
TECHNIP a remporté un contrat de 70 millions d'euros auprès du groupe américain Endeavour Energy pour développer un champ de gaz et de condensats au large de l'Ecosse.
LE SECTEUR BANCAIRE devrait être à nouveau au coeur des attentions des investisseurs dans le sillage de la Grèce et alors que le Conseil des gouverneurs des banques centrales a adopté samedi un texte sur des exigences supplémentaires à appliquer aux banques systémiques. Cet accord prévoit notamment de relever le ratio de solvabilité de ces banques jusqu'à 2,5%.
DEXIA a annoncé la cession de ses activités d'assurance-vie en Turquie à l'américain MetLife pour 162 millions d'euros.
POWEO: deux groupes d'énergie italiens, Enel (gaz et électricité) et ENI (pétrole) discutent avec le fournisseur d'électricité alternatif en vue de son rachat, son principal actionnaire l'autrichien Verbund cherchant à vendre sa participation, selon le Journal du Dimanche.
BOLLORE: le britannique WPP serait intéressé par des parties de la branche publicité du groupe Aegis, contrôlé par le groupe diversifié français, affirme le PDG de WPP au journal Les Echos.