La Bourse de Paris a terminé en hausse lundi (+0,31%) à l'issue d'une séance atone, les investisseurs étant suspendus au sort de la Grèce, où a débuté le débat parlementaire sur l'adoption d'un nouveau budget pluri-annuel d'austérité.
Longtemps hésitant, le CAC 40 a oscillé autour de l'équilibre avant de finir par s'adjuger 11,75 points à 3.796,55 points à la clôture, dans un volume d'échanges peu fourni de 2,2 milliards d'euros.
Les autres places européennes ont fini en ordre dispersé, Londres gagnant 0,43% et l'Eurostoxx 50 0,30% mais Francfort lâchant 0,19%.
"Le marché va rester très nerveux jusqu'au vote des mesures d'austérité par le parlement hellène prévu en milieu de semaine. Personne ne souhaite prendre de risques et une certaine volatilité se fait sentir", a commenté Frédéric Rozier, gérant d'actions chez Meeschaert.
Le parlement grec a entamé dans l'après-midi le débat sur le nouveau projet de budget pluri-annuel d'austérité qui conditionne la poursuite du soutien financier de la zone euro et du FMI au pays au bord de la faillite.
Des indicateurs américains mitigés n'ont, par ailleurs, pas pesé sur la tendance. L'inflation a continué de s'accélérer en mai aux Etats-Unis tandis que la consommation des ménages a stagné, une déception pour les opérateurs qui s'attendaient à une faible hausse.
Les valeurs bancaires ont une nouvelle fois été au centre des attentions et ont fini la séance en léger recul, après avoir cédé davantage de terrain en cours de journée. Le président Nicolas Sakorzy a confirmé l'existence d'une proposition française associant les banques et les autres créanciers privés au nouveau plan de sauvetage de la Grèce.
BNP Paribas a lâché 0,06% à 50,16 euros, Crédit Agricole 0,32% à 9,64 euros et Société Générale 0,28% à 37,67 euros.
"Il y a une hésitation qui est notamment due à la question de leur participation au plan de soutien à la Grèce. Mais elles ont profité d'un rebond après le fort recul du secteur financier vendredi et l'ouverture en hausse de Wall Street", a souligné Arnaud de Champvallier, directeur général chez Turgot Asset Management.
Sur le secteur automobile, Renault a fini en progression de 0,96% à 39,54 euros, profitant des annonces de son partenaire japonais Nissan qui vise une part de marché mondial de 8% et espère, en collaboration avec le français, vendre 1,5 million de voitures électriques d'ici six ans.
L'équipementier de télécommunications franco-américain Alcatel-Lucent a signé la plus forte hausse du CAC 40, s'adjugeant 3,40% à 3,81 euros.
A l'inverse, EADS a enregistré la plus mauvaise performance de l'indice vedette (-1,56% à 22,05 euros), après la fermeture du salon du Bourget.
Hors CAC 40, Poweo s'est envolé de 74,50% à 7,05 euros. Le groupe d'énergie italien Enel a confirmé des informations de presse selon lesquelles il était intéressé par un éventuel rachat du fournisseur d'électricité alternatif, tout en précisant qu'il n'avait pas pris de décision.
Soitec, pénalisé par un abaissement de recommandation de Natixis à "neutre", contre "acheter" auparavant, et de son objectif de cours, de 13 à 8 euros, a dégringolé de 9,81% à 7,90 euros.
Outremer Telecom, qui avait été suspendu dans la matinée, a bondi de 16,1% à 11,90 euros s'alignant ainsi sur le prix de rachat de la société annoncé par le fonds d'investissements Axa Private Equity au prix de 12 euros par action.
MGI Coutier a pris 5,04% à 45,80 euros, après que l'équipementier automobile eut annoncé en début de journée le rachat de l'américain Avon Automotive, qui va lui permettre d'augmenter de moitié sa taille.