
Le Premier ministre russe, Vladimir Poutine, a annoncé vendredi que le groupe pétrolier anglo-néerlandais Royal Dutch Shell pourrait être partenaire du russe Rosneft dans un projet d'exploration de gigantesques ressources dans l'Arctique, qui a échappé au britannique BP.
Interrogé par des journalistes sur l'éventualité d'un partenariat entre Shell et le groupe public russe Rosneft dans l'Arctique, M. Poutine a répondu: "c'est possible. Ce serait un partenaire très appréciable pour nous", a-t-il déclaré, cité par les agences russes.
Mais "le travail avec BP n'est pas encore terminé", a toutefois observé le chef du gouvernement russe.
Rosneft avait indiqué le 18 mai qu'il envisageait toujours de coopérer avec BP, ayant reçu de nouvelles propositions du britannique après l'échec de leur projet commun dans l'Arctique qui prévoyait un échange de participation entre les deux groupes.
Shell a réagi vendredi aux propos de M. Poutine en soulignant que la société ne prévoyait aucun échange d'action avec le groupe russe.
Interrogé par l'AFP à Londres, un porte-parole du groupe anglo-néerlandais s'est "félicité des discussions ayant eu lieu cette semaine à Moscou sur une éventuelle coopération avec Rosneft en Arctique et sur une coopération stratégique plus large".
"Ces discussions n'ont comporté aucune proposition impliquant l'utilisation d'actions de Shell, ou un recours à un échange d'actions", a-t-il en revanche ajouté.
Les déclarations de M. Poutine interviennent deux jours après la visite à Moscou du PDG de Royal Dutch Shell, Peter Voser, pour des pourparlers avec le vice-Premier ministre russe, Igor Setchine, chargé des questions d'énergie.
Cette rencontre a porté notamment sur les projets actuels de Shell sur l'île de Sakhaline (Extrême-Orient russe) et le projet d'exploitation des champs pétroliers du Grand Nord de Rosneft, selon le gouvernement russe.
Rosneft a annoncé la semaine dernière son retrait d'une alliance avec BP qui comportait un projet commun de prospection dans l'Arctique, bloqué pendant des mois par un imbroglio juridico-financier.
Les deux groupes devaient réaliser un des deux volets de l'accord -- l'échange de participations croisées -- avant le 16 mai mais n'ont pas réussi à le faire en raison de l'opposition des actionnaires russes de la coentreprise de BP en Russie, TNK-BP, regroupés au sein du consortium Alfa-Access-Renova (AAR).
Pour sauver l'alliance, la seule issue était de racheter la part d'AAR dans TNK-BP. Mais selon des sources, le consortium a finalement refusé l'offre de BP.
Rosneft a alors fait savoir qu'il se retirait du projet et allait chercher de nouveaux partenaires internationaux, faute d'une expertise suffisante pour travailler seul dans l'Arctique.
Outre Shell, le groupe russe a aussi été approché par les américains Exxon Mobil, Chevron.