La guerre en Libye, les soulèvements populaires au Moyen-Orient et les retombées économiques du séisme au Japon ne présentent qu'un risque "faible et à court terme" pour l'économie américaine, a estimé vendredi un dirigeant de la banque centrale américaine, Richard Plosser.
"Les événements tragiques du Japon et la probabilité de voir des prix du pétrole nettement plus élevés étant donné le bouillonnement au Moyen-Orient et en Afrique du Nord induit un certain risque pour notre reprise", a déclaré M. Plosser, selon le texte d'un discours qu'il a prononcé à New York.
"Néanmoins, je pense que ce risque est faible et à court terme, en supposant que le Japon sera capable de stabiliser ses réacteurs nucléaires et que l'agitation politique au Moyen-Orient ne perturbera pas radicalement l'Arabie saoudite", premier producteur de pétrole au monde, a-t-il ajouté.
"Si ces prévisions sont correctes globalement, il faudra inverser le cours de la politique monétaire dans un avenir assez proche et commencer à reprendre les montants massifs de liquidités injectés dans l'économie", a estimé M. Plosser, président de l'antenne de la Réserve fédérale (Fed) à Philadelphie (Nord-Est des Etats-Unis).
"Si l'on ne parvient pas a faire cela au moment opportun, cela pourrait avoir des conséquences graves pour l'inflation et la stabilité économique à l'avenir", a-t-il ajouté.
M. Plosser fait partie des présidents de branches régionales de la Fed qui votent cette année au Comité de politique monétaire (FOMC) de la banque centrale. Il n'a pas daté plus précisément ce "moment opportun".
La FOMC a annoncé le 15 mars que la Fed comptait continuer de soutenir à plein régime la reprise de l'économie américaine en continuant de créer des dollars en masse, mais dans la limite du raisonnable, compte tenu des pressions inflationnistes provoquées par la hausse des matières premières.
Cette annonce a été interprétée par nombre d'économistes comme le signe que le programme de rachats supplémentaires d'obligations du Trésor américain lancé en novembre par la Fed pour un montant de 600 milliards de dollars se terminerait fin juin comme prévu et ne serait pas prolongé.