La Bourse de Paris a terminé jeudi en hausse (+0,65%), profitant d'une certaine accalmie sur le front géopolitique qui a été tempérée par l'annonce d'un possible relèvement des taux de la Banque centrale européenne (BCE) dès le mois d'avril.
L'indice vedette parisien a avancé de 26,44 points à 4.060,76 points dans un volume d'échanges de 4,27 milliards d'euros.
Sur les autres places européennes, Francfort a progressé de 0,62%, Londres 1,52% et l'Eurostoxx 50 0,33%.
Après avoir enregistré deux séances de repli, le marché parisien est reparti à la hausse jeudi, bénéficiant d'une baisse des prix de l'or noir et d'une certaine accalmie dans le monde arabe.
"Le pétrole se calme un peu, le ton semble s'apaiser dans la péninsule arabique", a commenté Guillaume Garabédian, de Meeschaert Gestion Privée.
En conséquence, le CAC 40 a gagné près de 1,50% en séance avant de se replier, refroidi par le discours de Jean-Claude Trichet, à la tête de la Banque centrale européenne (BCE), qui a affirmé qu'un resserrement monétaire pourrait être mis en place dès le mois prochain.
Cette annonce d'une probable hausse des taux directeurs a lourdement pesé sur le marché de la dette qui n'anticipait pas un relèvement des taux aussi rapide.
Les économistes tablaient en effet sur un relèvement de taux dans la deuxième moitié de l'année, mais le redémarrage de l'inflation notamment a incité la BCE à infléchir son discours.
L'impact a été moins évident sur le marché actions où les investisseurs ont soufflé le chaud et le froid.
"La probabilité d'une hausse des taux devrait en théorie freiner l'appétit des investisseurs pour les obligations et permettre un retour vers les actions", a indiqué le gérant d'actions. Mais "il y a aussi des craintes qu'un resserrement monétaire n'asphyxie la croissance car les marchés sont soutenus en ce moment par des politiques accommodantes", a-t-il développé.
"Il est difficile de dire si un seul relèvement hausse des taux sera efficace, mais manifestement, il n'y a pas lieu d'avoir une série de hausses. Selon nous, le contexte macroéconomique en zone euro ne suggère pas une nouvelle hausse avant la seconde moitié de 2012. Toutefois, l'incertitude est grande !", a commenté pour sa part Cédric Thellier de Natixis.
De leur côté, les statistiques américaines sont ressorties favorablement: les demandes hebdomadaires d'allocations chômage sont tombées à leur plus bas niveau depuis fin mai 2008 et l'indice ISM dans les services a continué de progresser pour le sixième mois d'affilée.
Sur le front de valeurs, Alcatel-Lucent a tenu la vedette, terminant en tête du CAC 40 pour la deuxième séance d'affilée (+6,42% à 3,83 euros) dopé par des rumeurs d'intérêt de la part d'une société chinoise et par un relèvement d'objectif de cours à 3,90 euros par les analystes de Barclays.
L'appétit des investisseurs pour la valeur pourrait être lié à une tournée du groupe auprès d'investisseurs américains, selon un gérant d'actions.
De manière générale, les valeurs industrielles ont été bien orientées, comme Schneider Electric (+3,26% à 122 euros) et Lafarge (+2,19% à 44,18 euros) qui bénéficie d'un effet de rattrapage après avoir été secoué par les troubles dans le monde arabe.
Hors CAC 40, Iliad a grimpé de 4,95% à 84,74 euros alors qu'Orange va lui permettre de disposer d'une couverture nationale de téléphone mobile en France incluant la 3G. Cette décision a en revanche pesé sur le titre France Télécom qui a perdu 1,04% à 15,70 euros.
EADS a enregistré la plus forte baisse du CAC 40 (-2,66% à 19,78 euros), affecté notamment par le rebond de l'euro qui s'est réinstallé au-dessus de 1,39 dollar, soutenu par le discours de M. Trichet.
Enfin, Carrefour a terminé sur une timide hausse (+0,39% à 33,73 euros) après ses résultats annuels. Le géant de la distribution a annoncé une hausse de 11,3% de son bénéfice net, mais a vu sa note dégradée par l'agence de notation Standard & Poor's en raison des scissions annoncées mardi soir.