La Bourse de Paris a terminé en baisse (-0,74%) jeudi, plombée par des prises de bénéfices dans les secteurs financier et pétrolier.
L'indice vedette, le CAC 40, a reculé de 29,94 points à 4.036,59 points dans un volume d'échanges de 3,51 milliards d'euros.
Sur les autres places européennes, Londres a perdu 0,28%, tandis que Francfort a gagné 0,14%. L'Eurostoxx 50 a cédé 0,57%.
La place parisienne a passé toute la séance dans le rouge, indifférente à la publication d'indicateurs macroéconomiques positifs aux Etats-Unis.
"On a assisté à un ajustement technique après une hausse de 7% depuis le début de l'année", a commenté Xavier de Villepion, stratégiste de Global Equity.
Cette pause a été marquée par "des prises de bénéfices des investisseurs sur les valeurs financières et pétrolières, qui représentent le tiers de l'indice" vedette, a ajouté M. de Villepion.
Les titres phare du secteur financier ont tous fini en nette baisse. L'action Société Générale a lâché 2,99% à 46,52 euros, soit la plus forte baisse des 40 valeurs vedettes.
Alors que débute dans quelques jours la publication des résultats dans le secteur, les analystes du courtier Oddo Securities ont mis en garde contre des "risques de déception qui pèsent sur les prévisions 2011 et 2012" de Société Générale, selon des sources de marché.
Les titres BNP Paribas (-1,53% à 56,03 euros), Crédit Agricole (-1,04% à 10,93 euros), et Axa (-1,44% à 15,38 euros) ont eux aussi souffert.
Quant au groupe Total, première capitalisation du marché parisien, il a perdu 1,02% à 43,55 euros, après une performance annuelle jugée décevante de son rival anglo-néerlandais Shell.
Sur le plan macroéconomique, la Banque centrale européenne (BCE) a maintenu, comme prévu, pour le 22e mois consécutif, son principal taux d'intérêt à 1%.
Son président Jean-Claude Trichet a adopté un ton moins alarmiste sur le thème de l'inflation en zone euro.
Si la hausse des prix a atteint 2,4% en janvier, M. Trichet a prédit qu'elle allait "probablement rester au-dessus de 2% la plus grande partie de 2011" mais qu'elle redescendrait "vers la fin de l'année". A moyen terme, elle restera contenue sous la barre des 2%, le seuil de tolérance de la BCE.
Or "ce qui compte, ce n'est pas l'inflation immédiate mais le moyen terme", a souligné M. Trichet.
"La BCE dit au marché qu'elle va poursuivre au moins à court terme sa politique accommodante", a commenté M. de Villepion. En conséquence, les investisseurs n'ont pas beaucoup réagi, a-t-il indiqué.
Aux Etats-Unis, l'activité dans le secteur des services s'est accélérée en janvier, pour le cinquième mois d'affilée, selon l'indice des directeurs d'achat de l'association ISM.
Les demandes hebdomadaires d'allocation chômage ont aussi reculé plus fortement qu'attendu, tandis que la productivité au quatrième trimestre s'est améliorée davantage que prévu.
Les investisseurs attendent vendredi la publication des chiffres du chômage et de l'emploi pour le mois de janvier.
D'autres valeurs ont subi la défiance des investisseurs.
C'est le cas du titre du laboratoire pharmaceutique Sanofi-Aventis (-1,44% à 50 euros) dans le sillage du suisse Roche, qui a annoncé un bénéfice 2010 inférieur aux attentes.
Suez Environnement a perdu 2,33% à 15,08 euros, pénalisé par l'abaissement de recommandation, à "neutre" contre "surpondérer" auparavant, par la banque Morgan Stanley.
Hors du CAC 40, Groupe Partouche a chuté de 7% à 2,26 euros, après l'annonce de lourdes pertes et d'une nouvelle augmentation de capital de 30 millions d'euros.
Bonduelle a cédé 2,14% à 68,50 euros, alors que les ventes et la rentabilité du groupe au second semestre pourraient pâtir d'une baisse des prix des produits.