La Bourse de New York évoluait en légère hausse lundi à la mi-séance, une actualité économique positive aux Etats-Unis compensant la crise qui se poursuivait en Egypte: le Dow Jones gagnait 0,31% et le Nasdaq 0,32%.
Vers 17H10 GMT, le Dow Jones Industrial Average prenait 37,20 points à 11.860,90 points et que le Nasdaq, à dominante technologique, 8,72 points à 2.695,61 points.
L'indice élargi Standard & Poor's 500 engrangeait 0,58% (7,44 points) à 1.283,78 points.
Vendredi, Wall Street avait subi sa plus forte baisse depuis la mi-novembre, face à l'aggravation des troubles en Egypte. Le Dow Jones avait perdu 1,39%, le Nasdaq 2,48% et le S&P 500 1,79%.
"Il y a toujours des troubles au Proche-Orient, mais ExxonMobil a publié de bons résultats et le secteur de l'énergie est en hausse", a observé Mace Blicksilver, de Marblehead Asset Management. "Il y a aussi le rachat de Massey Energy, qui a suscité un certain enthousiasme. Cela maintient le marché hors de l'eau".
Malgré la formation d'un nouveau gouvernement par le président égyptien Hosni Moubarak, largement inchangé, le mouvement de contestation a lancé un appel à la grève générale lundi et à une marche "d'un million" de personnes mardi.
"On ne sait pas comment la situation va évoluer", a estimé M. Blicksilver.
"Clairement, si on se retrouve avec une révolution dans le style iranien, cela ne sera pas considéré comme positif pour le marché boursier américain", a-t-il expliqué. "Si c'est un changement modéré de gouvernement, cela sera positif".
Le marché du pétrole était le premier touché, le baril de brent dépassant les 100 dollars à Londres pour la première fois depuis octobre 2008.
"Il est possible que la crise en Egypte ait constitué l'excuse que tout le monde attendait pour vendre, alors que le marché avait trop monté", a estimé de son côté Patrick O'Hare, du site financier Briefing.com. "Une chose est sûre à propos de l'influence de l'Egypte sur le marché: la situation a apporté une nouvelle source d'incertitude", a poursuivi l'analyste.
Le Dow Jones a touché la semaine dernière des niveaux plus vus depuis juin 2008.
L'actualité économique américaine, aussi bien du côté macro-économique que des entreprises, était positive.
En décembre, les dépenses de consommation des ménages se sont accélérées un peu plus que prévu, puisqu'elles ont augmenté de 0,7% par rapport au mois précédent. Leurs revenus ont progressé de 0,4%.
L'indice ISM d'activité dans la région de Chicago est monté à son plus haut niveau depuis juillet 1998.
Le géant pétrolier ExxonMobil (+1,47% à 80,15 dollars) a publié un bénéfice trimestriel en hausse de 53% sur un an, meilleur que prévu. Son gigantesque chiffre d'affaires (plus de 100 milliards de dollars en trois mois) est également au-delà des attentes.
Selon Joseph Hargett, de Schaeffer's Investment, "les fusions-acquisitions contribuent à renforcer la confiance".
Dans le secteur minier, le producteur de charbon alpha Natural Resources (-8,03% à 53,23 dollars) va acheter son concurrent Massey Energy (+9,50% à 62,66 dollars) pour 8,5 milliards de dollars.
Genzyme gagnait 2,59% à 72,92 dollars. Le laboratoire de biotechnologies a autorisé le français Sanofi-Aventis, qui a lancé une offre publique d'achat en vue de l'acquérir, à examiner ses comptes en vue d'une éventuelle transaction.
Alcoa prenait 2,26% à 16,49 dollars. Il a annoncé l'acquisition, moyennant 240 millions de dollars, de l'activité de fixations en alliage pour l'aéronautique de la société Transdigm (+1,20% à 77,62 dollars).
Intel lâchait 1,26% à 21,19 dollars. Le géant des microprocesseurs a révélé un problème de fabrication sur un nouveau produit, mais a revu à la hausse ses prévisions de chiffre d'affaires.
Le marché obligataire reculait. Le rendement du bon du Trésor à dix ans progressait à 3,347% contre 3,329% vendredi soir, et celui du bon à 30 ans à 4,558% contre 4,525%.