« Il n'est pas trop tard pour vendre », affirme UBS dans une note sur Michelin. Le broker a abaissé sa recommandation de Neutre à Vente avec un objectif de cours de 45 euros contre 55 euros auparavant. L'analyste a abaissé de 13% à 5,1 euros ses prévisions de bénéfices par action pour l'exercice 2011. UBS évoque la récente hausse des prix du caoutchouc synthétique, qui s'est apprécié de 9% sur les deux dernières semaines. Cette tendance s'ajoute à la hausse des prix du caoutchouc naturel, qui a flambé de 44% depuis le mois de juin.
Selon le broker, il faudrait que Michelin pratique une hausse générale de ses prix de l'ordre de 8% à 10% pour compenser cette hausse. Il craint que les marchés n'aient fait preuve, jusqu'à présent, de « complaisance » quant à la capacité du groupe à relever ses prix.
Selon UBS, bien que l'avenir puisse paraître souriant grâce aux effets de l'augmentation de capital de Michelin, qui devrait permettre d'augmenter l'exposition aux marchés émergents, les choses sont plus délicates à court terme. La croissance est inégale et la forte exposition au caoutchouc naturel soulèvent le risque d'une déception du côté des bénéfices, craint l'analyste. Il pense que les prix de Michelin vont sous-performer l'inflation du coût des matières premières de 150 points de base.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Automobile - Equipementiers
Les prévisions des fabricants de pneumatiques sont bonnes pour l'année 2010. Bridgestone prévoit un profit net de 91 milliards de yens. Michelin se déclare optimiste car la hausse des cours des matières premières, si elle devait se poursuivre, devrait être compensée par des hausses de prix. Pirelli a, lui, revu à la hausse ses objectifs pour l'ensemble de l'année. Même optimisme chez les autres équipementiers : la plupart d'entre eux considèrent qu'ils sont sortis de la crise. Faurecia, le numéro un français du secteur, considère que la situation risque d'être encore difficile en Europe au second semestre. Toutefois il compte reprendre ses dépenses d'investissements et de R&D sur un HORIZON de deux-trois ans. Quant à Plastic Omnium, il affirme que la moitié des équipementiers est sortie de la crise, mais que les autres doivent faire attention aux problèmes de liquidité.