HSBC a réduit son objectif de cours de 42 euros à 36 euros et réitéré son opinion Neutre sur Carrefour après le profit warning du distributeur. Le bureau d'études a abaissé ses prévisions de 13% afin de prendre en compte des marges plus faibles en Amérique latine et des ventes moins importantes en Europe. Si le broker estime qu'il est tentant d'être plus positif sur la valeur après sa chute de mercredi, il préfère pourtant rester prudent en attendant d'avoir une meilleure visibilité sur ses résultats ajustés du groupe.
L'analyste souligne par ailleurs que les objectifs 2015 du management semblent encore plus ambitieux qu'auparavant.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Les points forts de la valeur
- Carrefour est le deuxième distributeur mondial, derrière l'américain Wal-Mart, et premier distributeur européen.
- Lars Olofsson (précédemment chez Nestlé), à la tête de Carrefour depuis fin 2008, a imposé au groupe un virage stratégique majeur : recentrage sur la marque Carrefour et politique de prix plus bas et plus constant ; changement radical de management, avec notamment l'arrivée d'un ancien de chez Tesco à la tête de la division française.
- La direction se montre déterminée à faire évoluer le modèle opérationnel de Carrefour, notamment dans les hypermarchés avec le nouveau concept Carrefour Planet censé réinventer ce format. Elle affiche des objectifs de croissance de croissance ambitieux à 2015, à même de séduire les investisseurs.
- La diversification géographique de Carrefour lui permet de moins pâtir de l'atonie du marché français et de bénéficier de la croissance dans les pays émergents. D'une manière générale, ses activités internationales sont plus dynamique et plus profitables en moyenne que celles des pays matures. A quoi s'ajoute l'effet positif de la forte appréciation des devises par rapport à l'euro.
- La potentielle externalisation de valeur des 14 milliards d'euros d'actifs immobiliers au sein de Carrefour Property devrait soutenir le cours de Bourse.
Les points faibles de la valeur/=
- Les difficultés dans les hypermarchés, du fait du changement des habitudes de consommation en France avec un attrait plus grand pour les magasins de proximité, restent l'une des principales préoccupations des investisseurs. Le nouveau modèle de croissance pour le 1er pôle du groupe peine à émerger.
- Certains analystes doutent de la capacité du groupe à tenir son objectif d'économies de coûts de 1 milliard d'euros d'ici à 2012.
- Certains experts se demandent également si la stratégie de pratiquer des prix plus bas ne va pas peser sur la solidité financière de Carrefour.
- Le poids des pays émergents dans le chiffre d'affaires est beaucoup plus faible que Casino. L'Europe représente encore 62% du chiffre d'affaires du groupe à l'international.
- Le retrait de Russie a rendu les investisseurs perplexes. Beaucoup ont considéré cette décision comme étant précipitée et injustifiée. Certains y voient la pression exercée par le fonds activiste Colony Capital, soupçonné de pousser Carrefour à céder massivement des actifs.
=/Comment suivre la valeur/=
- La consommation de produits alimentaires est traditionnellement peu cyclique mais les habitudes de consommation ont fortement évolué ces dernières années.
- Toutes les crises alimentaires auxquelles le public est de plus en plus sensible sont susceptibles de peser sur les ventes (vache folle, grippe aviaire, maîs transgénique).
- Le redressement de la rentabilité, objectif n