Nomura a abaissé sa recommandation sur PPR d'Achat à Neutre sur PPR. L'objectif de cours a été porté de 110 à 117 euros. Le broker remarque que l'action a connu une très forte performance depuis le début de l'année, avec une hausse de 40% contre une progression de 34% pour le luxe. Il pense que le newsflow positif est désormais inclus dans le cours, et estime que la valeur est désormais correctement valorisée.
Nomura craint par ailleurs qu'une fois que les cessions dans la vente au détail seront effectuées, le cours pourrait être entraîné à la baisse par l'incertitude concernant des acquisitions potentielles.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Les points forts de la valeur
- Avec l'arrivée de François-Henri Pinault (fils du fondateur) à la tête du groupe en 2005, PPR a pris un nouveau virage stratégique. Le nouveau dirigeant souhaite construire un grand groupe autour de l'équipement de la personne, autour de deux piliers avec Gucci dans le luxe et Puma dans le grand public.
- Le portefeuille d'activités du groupe inclut des marques mondiales puissantes.
- Gucci (67% du CA du pôle luxe) est une marque mondiale, bien implantée dans les pays émergents et bénéficiant d'un taux de notoriété spontanée très élevé.
- Le recentrage sur le métier du luxe a permis à PPR d'inclure une activité bénéficiant d'une forte marge opérationnelle courante comparée à celle de l'ensemble du groupe.
- L'internationalisation permet au groupe de diversifier ses sources de revenus et de limiter les effets de la crise en Europe de l'Ouest et en Amérique du Nord.
- La capacité de PPR à générer de la trésorerie est importante. La cession de 58% du capital de la CFAO (introduite en Bourse) a permis de réduire la dette. Celle-ci représente désormais moins de la moitié des fonds propres.
Les points faibles de la valeur
- Le pôle luxe représente encore moins de 20% du chiffre d'affaires total et ne permet pas de compenser les effets de la crise sur les activités de distribution.
- Les enseignes La Redoute et Conforama connaissent des difficultés structurelles et sont engagées dans une stratégie de repositionnement.
- La politique de recentrage n'est pas achevée : la Fnac, Conforama et Redcats (La Redoute) ne présentent pas assez d'atouts aujourd'hui pour être vendus à un prix intéressant. Le processus de cession ne devrait se concrétiser que dans deux ou trois ans. En conséquence, la politique de croissance externe s'en trouve limitée.
Comment suivre la valeur
- PPR tire encore une large part de ses revenus de la distribution et dépend donc de la consommation, elle-même liée au moral des ménages.
- La stratégie est de conserver un groupe équilibré entre le grand public et le luxe. PPR ne sera jamais un « pure player » du luxe.
- Gucci est comme l'ensemble du secteur du luxe dépendant de l'évolution du dollar et du yen.
- La vente de Conforama crédibiliserait encore davantage la stratégie de recentrage de PPR, dans la mesure où, pour les plus sceptiques, Conforama est l'enseigne de distribution la plus difficile à vendre.
- La cession des actifs de Distribution permettrait, selon les analystes, de réaliser une acquisition véritablement structurante et/ou un rachat des minoritaires de Puma à terme.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Distribution spécialisée
Selon les données de la Commission Européenne, le commerce sur internet a poursuivi l'an passé son développement en Europe. Un tiers des Européens (34%) ont réalisé des achats en ligne au niveau national en 2009, un peu plus qu'en 2008 (28%). Toutefois les Européens restent réticents à acheter en ligne en-dehors de leur pays. Seulement 8% l'ont fait l'an passé. De plus, pour les achats en ligne au niveau national, il y a de grands écarts entre les pays de l'Union Européenne : 66% des Britanniques en ont réalisé en 2009, contre seulement 2% des Roumains. Selon benchmark Group, les ventes des sites de commerce électronique grand public devraient progresser en France de 9% en 2010 pour atteindre 16,9 milliards d'euros. D'après cette étude, la croissance attendue s'explique plus par la progression du nombre d'acheteurs en ligne que par la hausse de la dépense moyenne annuelle par consommateur. L'e-commerce sera en effet affecté par le ralentissement sur le marché du tourisme, qui a représenté 45% du chiffre d'affaires total en 2009.