Exane a relevé son objectif de cours de 79% à 25 euros sur Spir Communication, mais a conservé son opinion Sous-performance. Le bureau d'études juge que l'échange d'actifs avec Schibsted est très positif d'un point de vue financier car le groupe va recevoir 140 millions de trésorerie, lui permettant ainsi de résoudre ses problèmes d'endettement. La plus-value estimée à 196 millions d'euros lui permettra par ailleurs de renforcer ses fonds propres.
En revanche, il considère qu'il est extrêmement discutable d'un point de vue stratégique. « Au lieu de fermer ses activités d'impression en perte et en déclin structurel, Spir vend l'un de ses joyaux », explique le broker. LeBoncoin.fr offre des perspectives prometteuses car il est déjà le troisième plus important site d'annonces classées/d'enchère en Europe quatre ans seulement après sa création, précise-t-il.
Au final, l'analyste estime que les perspectives du groupe à long terme sont encore plus négatives après cette opération car elle accroît son exposition à des activités de faible croissance ou en déclin.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Communication - Medias
Tous les intervenants soulignent le manque de visibilité pour la fin de l'année 2010. Ils sont toutefois certains que le retour aux niveaux de revenus publicitaires de 2008, année précédant la crise, ne sera pas pour 2010. Il leur faudra attendre au moins deux à trois ans. D'après une étude de l'OCDE, portant sur la situation des médias dans le monde, le principal défi pour la presse est de parvenir à s'adapter à l'essor d'Internet. Selon l'organisation, les nouveaux médias engendrent des changements de consommation, particulièrement pour les jeunes lecteurs. Ces deux dernières années, 20 pays sur les 31 étudiés par l'OCDE ont ainsi subi un déclin de leur lectorat. Les Etats-Unis sont le plus durement touchés par cette érosion avec un nombre de lecteurs qui a chuté de 30% entre 2007 et 2009. Sur le plan économique, les recettes générées par Internet ne compenseraient pas encore les pertes liées à la crise. La part de la publicité sur Internet dans les revenus des journaux n'était que de 4% en 2009. Toutefois elle a fortement progressé : aux Etats-Unis, elle est ainsi passée de 2,6% en 2003 à 8,2% en 2008.