Oddo a renouvelé sa recommandation Acheter ainsi que son objectif de cours de 14,5 euros sur Air France-KLM suite aux nouvelles prévisions de l'IATA (Agence internationale du transport aérien). Cette dernière a revu à la hausse sa prévision de résultat net pour le marché international à 8,9 milliards d'euros en 2010 contre une précédente estimation à 2,5 milliards d'euros. « Cette révision conforte notre optimisme sur les compagnies majors qui devraient publier d'excellents chiffres sur le troisième trimestre », écrit l'analyste.
Selon lui, la maturité des sociétés en termes d'offres devrait permettre d'afficher une forte progression de la recette unitaire. Air France-KLM bénéficie d'un contrôle visible de ses coûts, d'une des plus fortes expositions aux pays émergents, et d'une valorisation attractive, juge Oddo.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Les points forts de la valeur
- La fusion Air France-KLM s'affirme comme une très grande réussite. Les synergies montent en puissance, ce qui, combiné à une politique stricte de contrôle des coûts, permet d'améliorer fortement la rentabilité du groupe.
- Air France bénéficie d'une forte réactivité aux évolutions économiques et géopolitiques, grâce au contrôle des coûts et à l'ajustement des capacités.
- La compagnie aérienne est la première à adapter son offre à une clientèle qui met l'accent sur le prix plutôt que sur le confort.
- Son modèle de double hub intercontinental lui permet d'offrir une offre de correspondance sans équivalent en combinant Roissy-Charles de Gaulle et Amsterdam.
- L'appartenance à l'alliance Skyteam et sa flotte rajeunie constituent également des atouts majeurs.
Air France bénéficie d'une des plus fortes expositions aux pays émergents avec près de 40% de son chiffre d'affaires passager contre environ 20% pour British Airways et Lufthansa.
Les points faibles de la valeur
- Les compagnies à faible coût comme EasyJet ou Ryanair ravivent la concurrence sur les trajets court-courriers alors que le prix du billet est devenu le premier critère du passager.
- La hausse des prix du fuel est susceptible de peser sur les résultats du groupe. Les couvertures auront encore un effet négatif en 2010.
- Le trafic cargo est la principale source de pertes. L'équilibre n'est pas attendu avant l'exercice 2011/2012.
Comment suivre la valeur
- Air France KLM est considérée comme une valeur de retournement. Mais seule une confirmation de la reprise vigoureuse du trafic ou l'annonce d'une opération de consolidation sont susceptibles de soutenir le titre.
- Le groupe est sensible au niveau du trafic aérien, et donc à la conjoncture, aux flux touristiques, à la confiance des voyageurs, aux intempéries, et au climat général (guerres, craintes d'attentats, épidémies).
- Gros consommateur de carburant, Air France-KLM est aussi sensible à l'évolution des cours du pétrole, bien que sa politique de couverture en atténue l'impact.
- Les mesures de protection des marges (adaptabilité de la flotte, réduction des coûts) et parallèlement, le coefficient de remplissage des avions, indicateur clé, sont à suivre.
- Air France-KLM est un acteur de poids dans le mouvement de consolidation du secteur.
- Air France réfléchirait à créer dès l'année prochaine une filiale basée à Marseille, Nice et Toulouse, pour faire face à la concurrence d'EasyJet dans le secteur.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Transport aérien
Selon la dernière estimation de l'Association du transport aérien international (Iata), ses 230 compagnies adhérentes devraient dégager des profits cumulés de 2,5 milliards de dollars en 2010 contre 9,9 milliards de pertes en 2009. L'Iata tablait précédemment sur 2,8 milliards de déficit cette année. La révision de ses prévisions provient du rebond plus fort qu'attendu du trafic aérien. C'est le redressement des compagnies asiatiques qui sera le plus spectaculaire car elles devraient dégager 2,2 milliards de dollars de bénéfices cette année contre 2,7 milliards de pertes en 2009. Néanmoins les compagnies aériennes européennes devraient rester lourdement déficitaires, avec des pertes qui ont même été revues à la hausse (de 2,2 à 2,8 milliards de dollars pour 2010, contre 4,4 milliards l'an dernier). C'est d'abord la faiblesse de la croissance économique européenne qui expliquerait cette évolution, mais aussi la baisse de l'euro face au dollar, qui renchérit une partie des coûts, et les mouvements sociaux, notamment chez British Airways. Même les compagnies nord-américaines, habituellement déficitaires, pourraient générer un profit cumulé de 1,9 milliard de dollars, contre 2,7 milliards de pertes en 2009.