Aurel a réitéré sa recommandation Conserver et son objectif de cours de 56 euros sur Pernod Ricard. Le broker cite un article de La Tribune, qui écrit que la marque de vodka Absolut a repris des couleurs en 2010 avec une progression de 7% des ventes sur huit mois, dont plus de 10% pendant l'été. « La reprise des ventes d'Absolut est une bonne nouvelle, même si elle s'est en partie faite au détriment de la valeur et à un coût plus élevé », estime Aurel.
Selon lui, Pernod Ricard devrait communiquer sa guidance pour l'exercice en cours le 10 novembre prochain lors de l'assemblée générale des actionnaires.
« La vision plus optimiste sur l'évolution des ventes, notamment dans les émergents, pourrait être tempérée par une grande prudence sur la marge, pénalisée par une nette augmentation des frais promotionnels et une petite tension sur le prix des matières premières », analyse le broker.
AOF - EN SAVOIR PLUS
=/Les points forts de la valeur/=
- Pernod-Ricard est le co-leader mondial des vins et spiritueux (avec Diageo).
- Le groupe a su attendre le bon moment pour racheter les bonnes cibles (Seagram, Allied Domecq) et passer d'un statut franco-français à celui d'un leader mondial.
- Sa stratégie de valeur sur l'ensemble de son portefeuille, avec le développement de ses produits « premium », lui permet de bien résister dans un contexte de crise.
- Le groupe déploie une nouvelle organisation de son portefeuille de 15 marques phares, désormais segmenté en quatre catégories : trois dans les spiritueux, dont une qui regroupera les « icônes » Chivas et Absolut, et une dans les vins.
- Le groupe défend avec force le positionnement de ses marques : ses prix de vente ont progressé et des dépenses publi-promotionnelles demeurent à un niveau élevé du chiffre d'affaires (17%).
- Le groupe profite du dynamisme des marchés émergents, qui représentent désormais un tiers du chiffre d'affaires et du résultat opérationnel.
- La récente attribution d'actions gratuites est non seulement une bonne nouvelle pour les actionnaires, mais il souligne également la confiance en l'avenir de l'entreprise.
Les points faibles de la valeur/=
- Le retour attendu de la croissance cette année sur les différents marchés de Pernod a été anticipé par les investisseurs et semble donc correctement valorisé.
- L'actionnariat familial limite le caractère spéculatif du dossier.
- La stratégie de « premiumisation » des marques suscite quelques interrogations.
- Malgré le désendettement mené, la dette nette reste élevée (à 10,3 milliards d'euros à fin décembre 2009, contre 8,2 milliards d'euros de fonds propres);
Comment suivre la valeur
- Les deux tiers de l'activité et des profits sont réalisés sur le premier semestre (juillet-décembre), le quart de l'activité étant réalisé en décembre.
- La forte exposition du groupe au billet vert, devise dans laquelle est réalisée la majeure partie des profits. Une variation de 1% du dollar par rapport à l'euro a un impact positif de 12 millions d'euros sur le résultat opérationnel.
- La poursuite des synergies dans les prochains mois du fait de l'intégration de V&S sont à suivre.
- Suivre le processus de cession des activités non stratégiques.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Agroalimentaire
Le contexte est marqué par une volatilité des cours des matières premières. Les industriels de l'agroalimentaire s'adaptent en faisant preuve d'inventivité, à la fois sur le plan de leur portefeuille de produits et dans leurs relations avec les consommateurs. Selon certains spécialistes, plus de 80.000 innovations ont été recensées au niveau mondial l'an passé dans le domaine alimentaire, soit 15% de plus qu'en 2008. Le mouvement s'est poursuivi sur le premier semestre 2010. Les grands groupes cherchent ainsi à susciter l'appétit des consommateurs et à se différencier des marques de distributeurs. Côté débouchés, les industriels de l'agroalimentaire recherchent des relais de croissance en France en dehors des grandes surfaces, qui leur imposent une pression croissante.