Les marchés actions européens ont vivement rebondi après un mois d'août médiocre. Les investisseurs ont salué le léger rebond de la production manufacturière en Chine au mois d'août puis la croissance plus soutenue qu'attendu de la production manufacturière aux Etats-Unis pour le même mois. Le marché a également été animé par une batterie de publications d'entreprises. Ainsi, Vivendi et Vinci se sont favorablement distingués. Le secteur bancaire a également tiré vers le haut la tendance. Le CAC 40 a terminé sur un bond de 3,81% à 3623,84 points. L'Eurotop 100 a gagné 3,04% à 2218 points.
Vivendi (+5% à 19,33 euros) a affiché l'une des plus fortes hausses de l'indice CAC 40, porté par le relèvement de ses objectifs 2010 après avoir réalisé des résultats semestriels supérieurs aux attentes. Sur cette période, le groupe de médias a réalisé un bénéfice net ajusté de 1,526 milliard d'euros, en hausse de 4%, et un résultat opérationnel ajusté de 3,243 milliards d'euros, en progression de 11,9%. Le chiffre d'affaires s'est élevé à 13,982 milliards d'euros, en progression de 6,1%.
Vivendi a devancé Vinci qui a gagné 4,75% à 35,27 euros. L'action a été soutenue par des résultats semestriels supérieurs aux attentes, marqués par la reprise du trafic autoroutier et par la solidité de la marge opérationnelle dans la construction. Le numéro un mondial de la construction et des concessions a réalisé durant les six premiers mois de l'année un résultat net consolidé part du groupe de 703 millions d'euros, en augmentation de 1,9%, et un résultat opérationnel sur activité de 1,423 milliard d'euros, en hausse de 4,8%.
Bouygues détient le triste privilège d'afficher la moins bonne performance de l'indice CAC 40 : + 0,72% à 32,265 euros. Le conglomérat a dévoilé une performance opérationnelle semestrielle inférieure aux attentes en raison des difficultés rencontrées par Colas, son activité de construction de routes, et des résultats décevants de Bouygues Construction. Au premier semestre, le groupe a réalisé un résultat net de 532 millions d'euros, en baisse de 3%, et un résultat opérationnel de 698 millions d'euros, en recul de 10%. Le consensus s'élevait à 739 millions d'euros.
Les chiffres macroéconomiques
Le rythme de croissance dans le secteur manufacturier de la zone euro s'est ralenti au mois d'août. En effet, l'indice des directeurs d'achat compilé par Markit s'est élevé à 55,1, soit son niveau le plus faible depuis février, contre 56,7 en juillet. Ce chiffre est pratiquement conforme aux attentes des économistes interrogés par Reuters qui visaient 55.
Aux Etats-Unis, l'indice ISM manufacturier pour le mois d'août s'est établi à 56,3 après 55,5 au mois de juillet. Les économistes espéraient seulement 53.
Selon les premiers résultats de l'enquête ADP, l'économie américaine a détruit 10 000 emplois privés au mois d'août, contre un consensus de + 19 000. De plus, les créations d'emplois du mois de juillet sont révisées à la baisse à 37 000 contre 42 000 annoncées précédemment. Le marché du travail enregistre au mois d'août sa première baisse de l'emploi privé depuis le mois de janvier, précise ADP.
Aux Etats-Unis, les dépenses de construction ont reculé de 1% au mois de juillet. De plus, les dépenses du mois de juin ont été révisées à la baisse à -0,8% contre une hausse de 0,1% publiée précédemment. Les économistes misaient sur une baisse de seulement 0,5% au mois de juillet. Selon les chiffres du département du Commerce, les dépenses de construction sont tombées au plus bas depuis 10 ans.
A la clôture de la Bourse de Paris, l'euro cote 1,2811 face au billet vert.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Inflation : L'inflation est la hausse du niveau général des prix, entraînant une baisse durable du pouvoir d'achat de la monnaie. Elle est généralement évaluée au moyen de l'Indice des prix à la consommation (IPC).
D'une manière générale, une forte inflation profite au débiteur, tandis que le créditeur en pâtit. Pour jauger l'inflation, les banques centrales s'intéressent à l'indice des prix à la consommation sous-jacent, c'est-à-dire hors les éléments volatils que sont l'énergie et l'alimentation. On parle alors d'indice des prix à la consommation «core». La Fed privilégie l'indice PCE «core» qui mesure l'évolution des prix liés à la consommation des ménages. Le niveau d'inflation considéré comme acceptable par la BCE est de 2 % l'an.
Directeurs d'achat (indice des) : cette statistique reflète la confiance des directeurs d'achat. Elle est disponible pour le secteur manufacturier et pour celui des services. Un indice supérieur à 50 signale une expansion de l'activité dans un secteur et un indice inférieur, une contraction. Plus cet indicateur s'éloigne des 50 et plus le rythme d'expansion ou de contraction de l'activité est important.
L'indice composite qui regroupe l'indicateur pour le secteur manufacturier et celui des services est très utile pour prévoir les évolutions du PIB à court terme. Il est considéré comme l'un des indicateurs économiques les plus pertinents.
L'indice manufacturier comprend principalement les composantes production, commande et emploi. La statistique pour les services comprend notamment l'activité en cours, les anticipations d'activité, les prix des intrants et l'emploi.