Les marchés américains dérivent en légère baisse. Les statistiques économiques dont les investisseurs ont pris connaissance (inflation, ventes au détail et confiance des consommateurs) sont peu ou prou ressorties en ligne avec les attentes. Sur le plan des sociétés, les opérations de fusions & acquisitions (celle d'Unica par IBM, mais surtout de Dynegy par Blackstone) ont compensé certaines publications décevantes, à l'image de celle du distributeur JCPenney. Peu avant 17h30, l'indice Dow Jones perd 0,08% à 10311,59 points et le nasdaq composite 0,47% à 2180 points.
Dynegy s'envole de 59,17% à 4,43 dollars, se rapprochant ainsi des 4,5 dollars en numéraire que propose Blackstone pour racheter l'électricien. La prime offerte s'élève à 62% par rapport au cours de clôture de jeudi. La facture totale se monte à 4,7 milliards de dollars, dette comprise pour le spécialiste du capital investissement. Il s'agit de l'un des plus importants LBO depuis le début de l'année. Mais pour limiter la ponction sur son portefeuille, Blackstone va céder 4 centrales électriques alimentées par du gaz naturel de Dynegy à NRG Energy pour environ 1,36 milliard de dollars en cash.
Les chiffres macroéconomiques
L'indice de confiance des consommateurs de l'université du Michigan s'est élevé à 69,6 au mois d'août en première estimation. Les économistes interrogés par Reuters visaient en moyenne 69,3. Il s'était élevé à 67,8 en juillet.
Les ventes au détail ont augmenté de 0,4% en juillet, à comparer avec un consensus Briefing de +0,5%. Le chiffre de juin a été révisé à la hausse de -0,5% à -0,3%. Hors automobiles, les ventes ont augmenté de 0,2%, en ligne avec les attentes.
Les prix à la consommation ont progressé de 0,3% au mois de juillet. Les analystes tablaient sur +0,2%. Les prix hors énergie et alimentation ont augmenté de 0,1%, ce qui est conforme aux attentes.
Les stocks des entreprises ont progressé de 0,3% au mois de juin, à comparer avec un consensus Reuters de + 0,2%. Le chiffre de mai a été révisé à +0,2% contre +0,1% auparavant.
Les valeurs à suivre
ELI LILLY
Eli Lilly a abaissé ses objectifs en termes de croissance de chiffre d'affaires sur l'ensemble de l'exercice 2010. Cette décision fait suite à une décision de justice défavorable au laboratoire américain. La Cour du district du New Jersey a donné raison aux laboratoires génériques concernant la production du Strattera, un médicament contre les troubles de l'attention développé par Eli Lilly.
IBM
IBM a annoncé l'acquisition d'Unica pour 480 millions de dollars. Le géant de l'informatique propose 21 dollars en cash par action, à comparer avec un cours de clôture de 9,55 dollars hier. Unica est un spécialiste des solutions logicielles marketing. IBM explique que cette acquisition va lui permettre de développer sa capacité à aider les organisations à analyser et à prévoir les préférences des consommateurs et à développer des campagnes marketing plus ciblées. La finalisation de l'opération est prévue pour le quatrième trimestre 2010.
JCPENNEY
Le distributeur JCPenney a révisé en baisse ses prévisions annuelles. Pour 2010, il table sur un bénéfice par action compris entre 1,40 et 1,50 dollar, contre 1,64 dollar auparavant. Le groupe a pointé du doigt un climat incertain au niveau de la consommation. Le consensus Thomson Reuters était de 1,54 dollar avant cet avertissement. Au troisième trimestre, JCPenney vise un bénéfice par action compris entre 16 cents et 20 cents pour des ventes en croissance de 2% à 3% à données comparables.
NVIDIA
Le spécialiste des processeurs graphiques Nvidia a présenté des résultats décevants. Au deuxième trimestre, clos début août, le groupe a essuyé une perte nette de 141 millions de dollars, soit 25 cents par action, supérieure à celle enregistrée à la même époque l'année dernière, 105,3 millions de dollars, soit 19 cents par action. Hors éléments exceptionnels, le bénéfice par action a atteint 3 cents, à comparer avec un consensus Thomson Reuters de 11 cents.
ORACLE/GOOGLE
Oracle a déposé une plainte contre Google pour contrefaçon de brevet et de copyright. « En développant Android, Google a en connaissance de cause, directement et de manière répétée enfreint les droits à la propriété intellectuelle liée à Java, qui appartient Oracle », a déclaré la porte-parole du spécialiste des bases de données », Karen Tillman. Hier, le bureau d'études Gartner a annoncé qu'Android était devenu le troisième système d'exploitation pour smartphone le plus populaire dans le monde.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
indice de confiance des consommateurs de l'université du Michigan : très surveillé par les investisseurs, cet indicateur est le résultat d'une enquête mensuelle réalisée par l'université du Michigan auprès de plusieurs centaines de personnes au sujet de leur situation financière et de l'économie américaine en général. Une hausse (baisse) prolongée de cette statistique est considérée comme le signe avant-coureur d'une accélération (ralentissement) de la croissance économique.
inflation : L'inflation est la hausse du niveau général des prix, entraînant une baisse durable du pouvoir d'achat de la monnaie. Elle est généralement évaluée au moyen de l'Indice des prix à la consommation (IPC).
D'une manière générale, une forte inflation profite au débiteur, tandis que le créditeur en pâtit. Pour jauger l'inflation, les banques centrales s'intéressent à l'indice des prix à la consommation sous-jacent, c'est-à-dire hors les éléments volatils que sont l'énergie et l'alimentation. On parle alors d'indice des prix à la consommation «core». La Fed privilégie l'indice PCE «core» qui mesure l'évolution des prix liés à la consommation des ménages. Le niveau d'inflation considéré comme acceptable par la BCE est de 2 % l'an.
ventes de maisons existantes : cet indicateur mesure les ventes de maisons individuelles existantes et donne une bonne idée de l'évolution du marché immobilier. Il est communiqué sur une base annualisée et corrigé des variations saisonnières. L'évolution du prix de vente médian ainsi que les stocks sont également publiés. Le chiffre des stocks indique le nombre de mois nécessaire pour les écouler au rythme actuel de ventes.
Cette statistique est également un bon indicateur de la santé de l'économie car l'achat d'une maison implique des dépenses pour l'équiper (meubles, électroménager....). Par ailleurs, la hausse (baisse) des prix de l'immobilier se traduit par un effet de richesse positif (négatif) pour les ménages, ce qui est un soutien (frein) à la consommation.
Ventes au détail : Ces chiffres sont très suivis par les économistes car les ventes au détail constituent une part importante de la consommation des ménages. Aux Etats-Unis, elles représentent ainsi le tiers de la consommation qui est la principale composante du PIB. Ils permettent également de valider ou relativiser les indications de l'indice de confiance des ménages du Conference Board.
Outre Atlantique ce rapport est publié par le département américain du commerce qui donne une estimation du total des ventes au détail (y compris celles des produits alimentaires) réalisées sur un mois, d'après un échantillon de 5000 établissements détaillants.
Prix importés : les économistes utilisent cette donnée comme mesure de l'inflation importée. Ils surveillent les prix importés, hors pétrole, car ce dernier est un élément volatil.