Les bourses américaines ont clôturé sur un fort repli vendredi après la publication de plusieurs chiffres économiques décevants. Les investisseurs ont mal accueilli le recul du moral des ménages et la chute des prix à la consommation. Autre source de déception : les chiffres d'affaires dévoilés par General Electric, Bank of America et Citigroup, ressortis inférieurs aux attentes. Les valeurs bancaires ont été tout particulièrement ataquées après ces résultats. Le Dow Jones a chuté de 2,52% à 10 097,90 points vendredi, et le Nasdaq a perdu 3,11% à 2 179,05 points.
Citigroup a perdu 6,25% à 3,90 dollars, pénalisé par l'annonce d'une chute de 37% de son bénéfice net au deuxième trimestre. La banque américaine, dont l'Etat est encore actionnaire, souffre d'une base de comparaison défavorable. L'an dernier, elle avait enregistré un gain de 6,7 milliards de dollars lié à la vente de sa branche de courtage Smith Barney. A l'image de ses rivales, JPMorgan et Bank of America, Citi a vu ses provisions pour créances douteuses diminuer. La baisse du titre semble donc en réalité s'expliquer par la baisse des bénéfices dans l'activité banque d'affaires.
Les chiffres macroéconomiques
Aux Etats-Unis, les prix à la consommation se sont repliés de 0,1% au mois de juin. Les analystes tablaient sur une stabilité des prix. Au mois de mai, les prix s'étaient contractés de 0,2%. Les prix hors énergie et alimentation ont progressé de 0,2% contre un consensus de +0,1%. En juin, les prix à la consommation affichent leur troisième mois consécutif de baisse, une première depuis décembre 2008. Sur un an, les prix ont progressé de 1,1%.
L'indice de confiance des consommateurs, calculé par l'Université du Michigan, au mois de juillet est tombé à 66,5, en donnée provisoire, contre 76 au mois de juin. Les économistes tablaient au mois de juillet sur un repli limité à 74,5.
Les valeurs à suivre
AMD
Le fabricant de microprocesseurs AMD a réalisé des résultats supérieurs aux attentes au deuxième trimestre. Le concurrent d'Intel a essuyé une perte nette de 43 millions de dollars, soit 6 cents par action, à comparer avec une perte de 330 millions de dollars, ou 49 cents par action, un an plus tôt. Cependant, hors éléments exceptionnels, le bénéfice par action a atteint 11 cents, soit 5 cents de mieux qu'attendu. Le chiffre d'affaires a progressé de 40% à 1,65 milliard de dollars. Comme Intel, AMD a bénéficié de la reprise des investissements informatiques.
BANK OF AMERICA
Bank of America a publié des résultats trimestriels supérieurs aux attentes. Au deuxième trimestre, la banque a enregistré un bénéfice net de 3,1 milliards de dollars, soit 27 cents par action, en baisse par rapport aux 3,2 milliards de dollars, soit 33 cents, dégagés un an plus tôt. Les analystes interrogés par Thomson Reuters anticipaient en moyenne 22 cents par action. Le produit net bancaire a également reculé à 29,4 milliards de dollars, contre 33,1 milliards de dollars, il y a un an.
CITIGROUP
Citigroup a annoncé vendredi un bénéfice net au deuxième trimestre en repli de 10% à 2,7 milliards de dollars. La banque américaine a été pénalisé par un effet de base défavorable. L'an dernier, elle avait enregistré dans ses comptes le produit de la vente du broker Smith Barney. Le bénéfice par action est ressorti à 9 cents, contre 49 cents un an plus tôt. Mais les analystes attendaient un BPA de 5 cents. A l'image de JPMorgan Chase & Co. and Bank of America, Citigroup a annoncé une baisse de ses pertes sur crédit pour le quatrième trimestre d'affilée.
ELECTRONIC ARTS
L'éditeur de jeux vidéo Electronics Arts a cédé sa participation de 14,8% dans son concurrent français Ubisoft, selon l'agence Bloomberg. Cette cession aurait été effectuée par UBS. Le groupe américain avait acquis cette participation en décembre 2004. Cette opération avait été jugée hostile par le groupe français. La famille Guillemot est le premier actionnaire d'Ubisoft avec 11,3% du capital et plus de 20% des droits de vote.
GENERAL ELECTRIC
Le conglomérat General Electric a dévoilé des résultats supérieurs aux attentes pour le deuxième trimestre. Son bénéfice net a progressé de 16% à 3,03 milliards de dollars, soit 28 cents par action. Le bénéfice par action au titre des activités poursuivies s'est élevé à 30 cents, soit 3 cents de plus qu'attendu. En revanche, le chiffre d'affaires a baissé de 4% à 37,4 milliards de dollars, ce qui est inférieur à la prévision moyenne des analystes de 38,4 milliards de dollars.
Le célèbre moteur de recherche Google a déçu les investisseurs en publiant des résultats inférieurs aux attentes au deuxième trimestre en raison de la forte progression de ses dépenses. La firme de Mountain View (Californie) a réalisé un bénéfice net de 1,84 milliard de dollars, soit 5,71 dollars par action, à comparer avec 1,48 milliard de dollars, soit 4,66 dollars, un an plus tôt. Hors éléments exceptionnels, le bénéfice par action a atteint 6,45 dollars, soit 7 cents de moins qu'attendu par les analystes interrogés par Thomson Reuters.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Inflation : L'inflation est la hausse du niveau général des prix, entraînant une baisse durable du pouvoir d'achat de la monnaie. Elle est généralement évaluée au moyen de l'Indice des prix à la consommation (IPC).
D'une manière générale, une forte inflation profite au débiteur, tandis que le créditeur en pâtit. Pour jauger l'inflation, les banques centrales s'intéressent à l'indice des prix à la consommation sous-jacent, c'est-à-dire hors les éléments volatils que sont l'énergie et l'alimentation. On parle alors d'indice des prix à la consommation «core». La Fed privilégie l'indice PCE «core» qui mesure l'évolution des prix liés à la consommation des ménages. Le niveau d'inflation considéré comme acceptable par la BCE est de 2 % l'an.
Indice de la Fed de Philadelphie : il s'agit de l'un des premiers indices d'activité régionale publiés chaque mois pour le secteur manufacturier. Un indice supérieur à 0 signale une expansion du secteur et inversement. Son intérêt pour les investisseurs est relativement limité en raison de sa forte volatilité.
Le secteur manufacturier de la région de Philadelphie est relativement similaire à celui de l'ensemble des Etats-Unis. 250 entreprises sont interrogées sur leur activité actuelle (emploi, commandes, livraisons,...) et sur leurs perspectives à six mois.
Production industrielle : il s'agit d'un indice qui mesure les quantités produites dans les entreprises qui exercent leur activité dans des usines, des chantiers, des carrières et des mines. Les secteurs primaire (agriculture, pêche et sylviculture) et tertiaire (transports, commerces, services et administrations) ne sont pas pris en compte. En France, la production industrielle représente 20% du PIB. La production manufacturière correspond à la production industrielle, hors énergie, mais comprend les industries agroalimentaires.