
Malgré un début de saison de résultats prometteur, la Bourse de New York a été rattrapée par les inquiétudes sur la reprise, deux influences qu'elle devra continuer à équilibrer alors que les publications trimestrielles vont s'intensifier.
"L'opinion du marché change du tac au tac, au quotidien", constate Gina Martin, de Wells Fargo Securities, après une semaine qui avait commencé solidement mais a terminé sur un ton nettement négatif.
Sur la semaine, l'indice Dow Jones a reculé de 0,98%, pour terminer à 10.097,90 points. Le Nasdaq, à dominante technologique, a concédé 0,79% à 2.179,05 points et le S&P 500 1,21% à 1.064,88 points.
Dans le détail, les indices ont mis un terme jeudi à sept séances de progression consécutives qui avaient porté le Dow Jones en hausse d'environ 7%.
"Le début de semaine s'est inscrit dans la continuité de la semaine précédente: les participants étaient plus à l'aise avec le fait que l'économie ralentit mais va continuer à croître, et les craintes d'une rechute en récession avaient commencé à s'essouffler", résume Owen Fitzpatrick, de Deutsche Bank.
En outre, la saison des résultats avait bien commencé: le producteur d'aluminium Alcoa lundi soir, puis le leader mondial des microprocesseurs Intel ou encore JPMorgan Chase, première grande banque à publier ses chiffres trimestriels, n'ont pas déçus.
Mais une série d'indicateurs un peu inférieurs aux attentes ont envoyé les indices loin en territoire négatif jeudi, un recul qu'un rebond en fin de séance n'a pu complètement combler.
"Tout indicateur peut être potentiellement accueilli par un mouvement de vente", prévient Owen Fitzpatrick. "Il suffit de voir l'indice de confiance vendredi, qui n'est pas forcément un chiffre important".
En chute libre à son plus bas niveau depuis août 2009, selon l'indice de l'université du Michigan, la faible confiance des consommateurs a participé à pousser le Dow Jones en baisse de 2,52% pour la dernière séance de la semaine.
Owen Fitzpatrick attendait donc avec prudence les quelques indicateurs prévus la semaine prochaine. Les mises en chantier de logements et les permis de construire (lundi), ainsi que les ventes de logements anciens (jeudi), reflets d'un secteur immobilier que le marché a accepté comme étant déprimé, devraient toutefois passer au second plan face au torrent de résultats de sociétés attendu.
"Une partie de l'enthousiasme du début de saison pourrait bien s'éroder, étant donné que plusieurs compagnies ayant publié leurs résultats (vendredi), dont General Electric et Citigroup, ont dépassé les estimations des analystes en terme de résultats nets, mais pas de chiffre d'affaires", note Frederic Dickson, de D.A. Davidson.
Et la semaine sera riche en publications. Pas moins de neuf membres de l'indice Dow Jones sont attendus, dont l'informaticien IBM lundi, le fabricant d'engins de chantier Caterpillar et le géant informatique Microsoft jeudi.
Sans compter d'autres entreprises de premier plan, notamment dans le secteur technologique comme Yahoo!, Apple ou Amazon, ou encore la banque Goldman Sachs.
"Il persiste une certaine frilosité parmi les investisseurs. A l'égard de la saison des résultats en général d'une part, parce que le marché n'a pas enregistré de grande performance au cours des précédentes saisons", note Gina Martin.
En outre, les investisseurs s'inquiètent des prévisions de résultats des entreprises "parce qu'elles semblent toujours assez optimistes alors que les indicateurs économiques suggèrent que la croissance de l'économie va ralentir", a-t-elle ajouté.
"Il y a donc un conflit inhérent qui doit être résolu au sein du marché boursier. C'est ce qui pèse sur les actions plus que tout autre chose", estime l'analyste de Wells Fargo Securities.