La Bourse de Paris a clôturé vendredi en forte baisse, le CAC 40 perdant 2,28% et pâtissant d'un regain d'inquiétude du marché sur la solidité de la reprise économique aux Etats-Unis après un indicateur défavorable et des résultats d'entreprises jugés décevants.
L'indice vedette a cédé 81,66 points à 3.500,16 points, dans un volume de transactions modéré de 4,056 milliards d'euros.
De leur côté, Francfort a reculé de 1,77%, Londres de 1,00% et l'Eurostoxx 50 de 1,97%.
La place parisienne avait déjà enregistré la veille un repli de 1,41%, affolée par une série d'indicateurs macroéconomiques traduisant un ralentissement de l'activité économique américaine.
Après avoir progressé vendredi jusqu'à la mi-séance, pour des raisons essentiellement techniques et dans un marché sans conviction, la Bourse a brusquement inversé la tendance en début d'après-midi, creusant ses pertes dans le sillage de Wall Street, en net repli dans les premiers échanges.
Le géant de l'internet Google et le fabricant de jouets Mattel, qui ont publié des bénéfices très inférieurs aux attentes, ont contribué à décevoir les investisseurs, mais c'est surtout la chute de l'indice de confiance des consommateurs mesuré par l'Université du Michigan qui a fait plonger le marché.
"Les résultats des entreprises publiés aujourd'hui ne sont pas en tant que tels si décevants ; en revanche, l'indice sur la confiance des consommateurs est inquiétant, d'autant plus qu'il s'inscrit dans une série d'indicateurs en baisse aux Etats-Unis", observe Waldemar Brun-Theremin, gérant chez Turgot AM.
"Ces chiffres viennent contrebalancer les perspectives de croissance, et amènent les investisseurs à s'interroger, d'où les brusques variations constatées sur le marché, qui s'inscrit au final dans une tendance baissière" après le rebond entamé la semaine dernière, poursuit-il.
Par ailleurs, le renchérissement de l'euro, qui a dépassé le seuil de 1,30 dollar pour la première fois depuis plus de deux mois, n'était pas de nature à conforter le marché parisien.
Habituées à de violents retournements, les valeurs financières se sont effondrées, après avoir affiché de nettes hausses au cours de la matinée.
Société Générale (-4,07% à 36,30 euros), Crédit Agricole (-3,80% à 8,93 euros) et BNP Paribas (-3,38% à 47,06 euros) ont terminé parmi les plus fortes chutes du CAC 40, alors que s'avivent les spéculations sur les tests de résistance européens, dont les résultats sont attendus la semaine prochaine.
Publiés vendredi, les résultats meilleurs qu'attendu des banques américaines Citigroup et Bank of America n'ont pas suffi à rasséréner les investisseurs.
"Ces bons résultats étaient déjà intégrés dans les cours (des titres financiers), et maintenant on vend, une fois tombée la nouvelle effective" des publications, note un gérant d'actions de Meeschaert Gestion Privée.
Les valeurs du secteur de la construction se sont également distinguées par de forts replis, à l'image de Lafarge (-3,06% à 39,91 euros), Bouygues (-3,04% à 30,92 euros) et Saint-Gobain (-2,79% à 31,32 euros).
Carrefour a quant à lui lâché 1,53% à 34,79 euros, après avoir enregistré au premier semestre des revenus en hausse de 5,9% et annoncé son renforcement en Chine via l'achat de 51% de la chaîne d'hypermarchés Baolongcang.
Peugeot était la seule valeur du CAC 40 en hausse (+0,27% à 23,77 euros), soutenue notamment par le relèvement par HSBC de son objectif de cours sur le titre.