La Bourse de Paris a clôturé en net recul jeudi, le CAC 40 cédant 1,41%, dans un marché marqué par la faiblesse des échanges et la prudence des investisseurs après une série d'indicateurs macroéconomiques américains moins bons qu'attendu.
L'indice vedette a terminé en baisse de 51,16 points à 3.581,82 points, dans un volume de transactions modéré de 3,29 milliards d'euros.
De son côté, Francfort a perdu 0,97%, Londres 0,80% et l'Eurostoxx 50 1,35%.
Après avoir hésité autour de l'équilibre jusqu'à la mi-séance, le marché parisien s'est résolument affiché en recul après l'ouverture en repli de Wall Street et la publication d'indicateurs américains jugés décevants.
Ainsi, les indices mesurant l'activité manufacturière dans les régions de Philadelphie et de New York (Nord-Est des Etats-Unis) ont affiché de nets reculs pour le mois de juillet.
Par ailleurs, si l'ensemble de la production industrielle des Etats-Unis a enregistré en juin son douzième mois de hausse d'affilée, la production du secteur manufacturier a quant à elle reculé de 0,4%.
Au lendemain de la révision par la Réserve fédérale américaine de ses prévisions de croissance, ces indicateurs étaient de nature à raviver les inquiétudes des investisseurs sur la solidité aux Etats-Unis, en dépit d'une chute des inscriptions hebdomadaires au chômage dans le pays.
De son côté, la Chine, considéré comme le moteur de l'économie mondiale, a vu sa croissance ralentir pour le deuxième trimestre, selon des chiffres publiés jeudi, ce qui contribuait à la fébrilité du marché.
Entre ces données macroéconomiques et des premiers résultats trimestriels d'entreprises salués par les analystes, "on a vraiment des signaux contradictoires sur les perspectives économiques, et le marché se tâte un peu", commente Makis Agoros, gérant d'actions chez Meeschaert Gestion Privée.
"Après le rebond (sur six séances consécutives depuis la semaine dernière), où on a vu les investisseurs passer du catastrophisme à un optimisme enthousiaste, il y avait de l'espace pour un certain temps de consolidation", estime-t-il.
Habituées à de violentes évolutions, les valeurs bancaires ont tiré la cote parisienne vers le bas, à l'image de BNP Paribas (-4,01% à 48,70 euros), Crédit Agricole (-3,26% à 9,28 euros) et de Société Générale (-2,07% à 37,84 euros).
"Les bancaires ont rythmé le rebond, et maintenant, ce sont elles qui plombent le marché. On entend tout et son contraire à propos des résultats des +stress tests+ (tests de résistance européens sur les banques), ça joue sur la volatilité" des titres, souligne M. Agoros.
Pénalisés par le renchérissement de l'euro face au dollar, des valeurs exportatrices telles que EADS (-4,86% à 16,55 euros) et Safran (-4,59% à 20,80 euros) figuraient également parmi les plus fortes baisses.
Air Liquide (-0,45% à 86,21 euros) et Accor (-0,42% à 23,77 euros) ont limité leur recul et se sont mieux comporté que l'ensemble du marché, portés par le relèvement de recommandations, de Goldman Sachs pour le premier et de JPMorgan pour le second.
Seuls titres du CAC 40 en hausse, trois valeurs défensives par excellence résistaient à la morosité: L'Oréal a monté de 0,88% à 83,90 euros, suivi d'Essilor (+0,24% à 50,00 euros), tandis que Carrefour a grignoté 0,08% à 35,33 euros.
Hors CAC 40, Eurofins, entreprise spécialisée dans l'analyse agroalimentaire et pharmaceutique, a vu son titre s'envoler de 14,41% à 37,98 euros, après avoir annoncé qu'il anticipait pour le deuxième trimestre un doublement sur un an de son résultat d'exploitation.