La Bourse de Paris a connu mercredi un renversement de tendance en cours de séance et terminé en hausse de 1,76%, grâce au secteur bancaire qui a été dopé par des fuites sur les tests de résistance.
L'indice vedette a gagné 60,08 points à 3.483,44 points, dans un volume d'échanges de 3,931 milliards d'euros. Le CAC 40 est tombé en séance jusqu'à 3.361,18 points, au plus fort des inquiétudes des investisseurs.
Le marché parisien a connu deux séances en une: il a d'abord été en forte baisse, affecté par les inquiétudes récurrentes sur l'économie mondiale et la croissance américaine, avant de repasser dans le vert, grâce à des nouvelles rassurantes sur le secteur bancaire.
Des rumeurs de marché, en provenance d'Allemagne, évoquent la publication de grandes lignes méthodologiques des tests de résistance ("stress tests"), censés refléter la capacité des établissements bancaires à résister aux conditions extrêmes auxquelles sont confrontées actuellement les banques européennes.
Pour Frédéric Rozier, gérant d'actions chez Meeschaert Gestion Privée, les paramètres de ces tests seraient plutôt "accommodants", ce qui soutiendrait le secteur bancaire.
"On a tout intérêt à ce que ces tests ne révèlent rien de trop douloureux. On se souvient qu'aux Etats-Unis, on était dans les clous en termes de solidité, hormis pour deux ou trois banques anecdotiques", a-t-il indiqué. Et de conclure: "on s'achemine vers le même scénario avec le +stress test+ européen".
Les résultats officiels des tests de résistance sont attendus autour du 23 juillet. Le président de la Banque Centrale Européenne (BCE) Jean-Claude Trichet devrait recevoir deux jours avant les représentants des grandes banques européennes à Francfort, pour évoquer les résultats.
Le secteur bancaire a également été stimulé aux Etats-Unis par les résultats de la banque State Street qui a donné une première estimation de ses résultats pour le deuxième trimestre, avec un bénéfice hors exceptionnel et un chiffre d'affaires au-delà des prévisions des analystes.
Dexia a terminé en tête du CAC 40 (+7,86% à 3,06 euros), suivie par Société Générale (+7,05% à 37,57 euros) et Crédit Agricole (+6,95% à 9,19 euros).
Autre secteur ayant le vent en poupe: l'automobile, grâce aux ventes du constructeur PSA Peugeot-Citroën. Le constructeur français a vu ses ventes mondiales bondir de 16,9% au premier semestre, une progression plus importante que le marché automobile mondial sur la même période.
Le titre a gagné 2,95% à 22,19 euros et Renault 3,28% à 32,14 euros.
En revanche, le secteur de la construction a souffert dans le sillage des annonces du groupe irlandais CRH, qui table sur une baisse de 20% de ses résultats au premier semestre, selon l'agence DowJones Newswires. Les craintes de rechute de l'économie ont également pesé sur le secteur.
Lafarge a perdu 2,08% à 40,69 euros, enregistrant la plus forte baisse du CAC 40 et Bouygues a reculé de 0,94% à 31,26 euros.
Total a gagné 1,56% à 37,21 euros, le groupe ayant signé un accord pour acheter la société canadienne UTS Energy et sa participation de 20% dans le projet minier Forts Hills dans la province de l'Alberta.
Accor a repris des couleurs après avoir nettement reculé depuis le dédoublement du groupe (+2,70% à 23,39 euros). Le groupe a annoncé mercredi la cession d'activités de restauration à bord des trains de la Compagnie des Wagons-Lits à son compatriote Newrest pour un montant non précisé.
Sur les autres places en Europe, Francfort a gagné 0,87%, Londres 1% et l'Eurostoxx 50 2,16%.