Les indices européens ont bu la tasse jeudi sur fond de regain de craintes sur la crise de la dette souveraine en zone euro. La tendance s'est encore dégradée dans l'après-midi en dépit des chiffres économiques meilleurs que prévu publiés aux Etats-Unis. Les valeurs bancaires ont subi une violente correction : BNP Paribas, Société Générale et Crédit Agricole ont enregistré les plus fortes baisses du CAC 40. Sur l'ensemble de la séance, l'indice phare parisien a perdu 2,43% à 3 553,42 points et l'Eurotop 100 s'est incliné de 1,98% à 2 139,98 points.
Les groupes miniers anglo-australiens BHP Billiton et Rio Tinto ont progressé respectivement de 3,57% et de 2,24%. Ils ont bénéficié de la démission du Premier ministre australien Kevin Rudd et de son remplacement par Julia Gilliard, jusque là numéro deux du gouvernement. La première femme Premier ministre d'Australie a rassuré les investisseurs en expliquant qu'elle donnerait la priorité à la négociation, notamment concernant le projet, très critiqué par les libéraux, de taxe sur les "super profits" des géants du secteur minier à hauteur de 40%.
Axa a résisté, avec un recul de 0,07% seulement à 13,53 euros. L'assureur a conclu un accord pour vendre ses activités vie, retraite et prévoyance au Royaume-Uni au britannique Resolution, a annoncé ce dernier dans un communiqué. Le montant de la transaction s'élève à 2,75 milliards de livres sterling (3,33 milliards d'euros), a précisé le groupe. Cette opération, qui était attendue par la communauté financière, sera financée par une augmentation de capital de 2,06 milliards de livres pour Resolution.
Theolia (- 5,96% à 2,21 euros) a annoncé le lancement d'une augmentation de capital d'un montant de 60,5 millions d'euros avec maintien du droit préférentiel de souscription dans le but de retrouver une structure financière assainie et de redynamiser son développement. Cette augmentation a pour objectif essentiel de permettre au groupe de renforcer ses fonds propres dans le cadre de la restructuration de son obligation convertible (0CEANE).
Les chiffres macroéconomiques
Dans la zone euro, l'indice des entrées de commandes dans l'industrie a augmenté de 0,9% en avril 2010 comparé à mars 2010. En mars, l'indice avait cr- de 5,1%. En excluant la construction navale ainsi que l'équipement ferroviaire et aérospatial, dont les variations tendent à être plus volatiles, les entrées de commandes dans l'industrie ont enregistré une hausse de 1,1%.
En mai, les dépenses de consommation des ménages en produits manufacturés augmentent de 0,7 % en volume, après avoir diminué de 1,3 % en avril, indique l'Insee. Les dépenses en biens durables augmentent fortement (+3,6 %), après la baisse d'avril (-4,5 %). Alors que les achats d'automobiles sont stables (-0,1 % après -9,6 %), la hausse d'ensemble s'explique par le dynamisme des achats en équipement du logement : ils progressent de 7,3 % après un recul de 0,5 % en avril.
Les commandes de biens durables ont reculé de 1,1% au mois de mai contre une baisse de 1,4% anticipée par le marché. Au mois d'avril, les commandes avaient progressé de 3%.
Les inscriptions au chômage se sont élevées à 457 000 aux Etats-Unis lors de la semaine du 19 juin, contre 460 000 la semaine précédente. Les analystes tablaient sur un chiffre de 476 000 inscriptions.
A la clôture, l'euro cote 1,2322 face au dollar américain.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
balance courante : En comptabilité nationale, la balance courante résulte de l'épargne du secteur privé moins les investissements du secteur privé + l'excédent budgétaire (recettes fiscales moins dépenses).
Les déficits de la balance courante qui reflètent d'importants investissements dans le secteur privé pour un niveau donné d'épargne ont tendance à être acceptés par les marchés. Lorsque ces déficits sont accompagnés de déficits budgétaires importants, ils sont perçus beaucoup plus négativement.