rebond technique ou véritable début de tendance à la hausse, les investisseurs attendent des signes supplémentaires dans les jours à venir pour se faire une meilleure opinion de la progression observée cette semaine à la Bourse de New York.
"C'était une semaine assez mouvementée, assez violente, avec des rebonds sur des niveaux de référence importants: le S&P 500 est allé frôler les plus bas de la fameuse journée du krach éclair (le 6 mai, ndlr), et puis on est remonté", observe Evariste Lefeuvre, de Natixis.
Sur la semaine écoulée, l'indice élargi a gagné 2,51% à 1.091,60 points. Le Dow Jones s'est hissé de 2,82% à 10.211,07 points après être tombé à son plus bas niveau depuis sept mois en début de semaine.
Le Nasdaq, à dominante technologique, a engrangé 1,10% à 2.243,60 points.
"C'est assez simple de comprendre pourquoi le marché est à la hausse: la semaine a été relativement vide de chocs macroéconomiques en provenance de la zone euro", explique de son côté Craig Peckham, de Jefferies.
L'euro s'est stabilisé autour de 1,21 dollar pour terminer la semaine. De plus, les chiffres très solides des exportations chinoises ont rassuré sur l'état de la reprise économique, les indices bondissant de près de 3% jeudi.
"Tout cela a poussé certains participants à réévaluer les risques de ralentissement sur les marchés mondiaux", conclue Craig Peckham.
Le marché va maintenant s'interroger sur "la nature de ce rebond", selon Evariste Lefeuvre, même si une clôture en hausse vendredi devrait être plutôt perçue comme un signe positif, le marché ayant confirmé ses forts gains de la veille.
"On est pris entre deux interprétations. La première est de dire qu'on est partis pour un rebond significatif parce que les données macroéconomiques, bien qu'un peu mitigées, sont plus positives. D'un autre côté, reste le sentiment qu'il s'agirait d'un rebond temporaire lié à des achats de couverture, c'est à dire aux acteurs (ayant parié sur la baisse, ndlr) qui prendraient leur bénéfice", élabore M. Lefeuvre.
Les investisseurs devraient commencer à se placer dans l'objectif de la publication des résultats d'entreprises pour le deuxième trimestre.
"Il y a eu de nombreuses conférences organisées par les sociétés de Wall Street les deux dernières semaines. Une partie de la raison pour laquelle le marché a bien avancé cette semaine vient des commentaires du monde américain des affaires qui sont assez positifs, en particulier dans le domaine, très scruté, de la demande européenne", rapporte Craig Peckham.
A plus court terme, le marché surveillera les indicateurs à venir la semaine prochaine, en premier lieu les mises en chantier de logement et les permis de construire pour le mois de mai à paraître mercredi.
"La fin du mois dernier a marqué l'arrivée à échéance des incitations fiscales" pour l'achat de logements, souligne Evariste Lefeuvre. "Il faut voir si le marché immobilier peut tenir de manière autonome. C'est d'ailleurs d'une manière générale la problématique de ces prochains mois: savoir si l'économie privée peut être autonome".
Les investisseurs surveilleront également les risques de déflation avec la publication des prix à l'importation mardi et des prix à la consommation jeudi, les chiffres de production industrielle mercredi et l'indicateur composite de l'activité économique, pour le mois de mai, jeudi.