La Bourse de Paris a dégringolé vendredi, cédant plus de 5% en séance avant de terminer sur un recul de 4,60%, sous les 3.400 points, dans un marché où les incertitudes sur les conséquences de la crise grecque ont entretenu une extrême nervosité.
L'indice vedette CAC 40 a perdu 163,52 points à 3.392,59 points, dans un volume d'échanges très étoffé de 10,526 milliards d'euros.
Les autres grandes places européennes ont également enregistré d'importants reculs, Francfort et Milan perdant tous deux 3,27%, Madrid 3,28% et Londres 2,62%. L'Eurostoxx 50 a cédé 4,26%.
Au lendemain du mini-krach à Wall Street, encore mal expliqué, la place parisienne a été en proie à la volatilité: après une ouverture en fort recul, elle est parvenue à limiter brièvement ses pertes en début d'après-midi, après la publication de chiffres du chômage américains meilleurs qu'attendu.
Les nouvelles macro-économiques n'ont cependant pas suffi à conforter longtemps le marché, qui a très vite replongé et accéléré sa chute, jusqu'à une fin de séance mouvementée à l'issue de laquelle les chiffres de clôture du CAC 40 ont eu du mal à se stabiliser.
"Des seuils techniques ont été franchis à la baisse, précipitant des mouvements de +sell off+ (ventes massives de titres, ndlr)", a expliqué à l'AFP Frédéric Rozier, gérant d'actions chez Meeschaert Gestion privée.
"Il n'y a pas d'élément fondamental pour l'expliquer, si ce n'est la très vive nervosité sur les marchés. Il y a de très gros volumes échangés, la volatilité est très importante, et les incertitudes pèsent, alimentées par l'approche des élections allemandes" dimanche, a-t-il ajouté.
En dépit du feu vert accordé vendredi par le Parlement allemand au plan de sauvetage de l'Union européenne à Athènes, les craintes sur les risques de contagion de la crise grecque à d'autres pays de la zone euro, loin d'être dissipées, continuaient d'alimenter la fébrilité des investisseurs.
Alors que les propos de Jean-Claude Trichet, le président de la Banque centrale européenne, n'étaient pas parvenu jeudi à les rasséréner, les marchés attendent désormais avec attention le sommet qui réunira vendredi soir les dirigeants de la zone euro.
"Au lieu de faire front commun et de montrer le caractère indéfectible de la solidarité eurolandaise, (ces dirigeants) ont laissé la Grèce s?enliser dans la crise et la suspicion. Si bien qu?aujourd?hui, la viabilité même de la zone euro est remise en question", estime Marc Touati, directeur des études économiques chez Global Equities.
La perspective de l'instauration de plans de rigueur budgétaire par plusieurs pays européens, y compris ceux considérés comme les plus solvables, exacerbaient également l'inquiétude des marchés, qui redoutent l'impact négatif sur la consommation et la croissance.
Aucune valeur du CAC 40 n'a terminé en hausse. Parmi les principales baisses, les valeurs financières ont figuré parmi les plus attaquées: Société Générale a ainsi dégringolé de 8% à 32,77 euros, Crédit Agricole de 7,20% à 9,06 euros, Axa de 6,56% à 11,82 euros, et BNP Paribas de 5,68% à 43,93 euros.