Un chercheur du Centre national de la recherche scientifique (CNRS) a refusé une prime d’excellence de 15.000 euros, dans le but de protester contre la politique de différentiation salariale du gouvernement, selon une dépêche de l’Agence France presse (AFP), reprenant la lettre de refus publiée par un syndicat. Le biologiste François Bonhomme, directeur de recherche à l’Institut des sciences de l’évolution de Montpellier (ISE-M), avait reçu en décembre une lettre lui annonçant le versement de la prime, due à sa médaille d’argent du CNRS, obtenue pour ses travaux scientifiques en 1996.
"Je ne suis pas du tout partisan de la politique de différenciation salariale qui est en train de se mettre en place dans la recherche publique française", affirme le chercheur dans sa lettre postée sur le site du Syndicat national des chercheurs scientifiques (SNCS-SFU).
François Bonhomme refuse entre autres un système dans lequel des « capitaines de recherche négocieront leur salaire à l’embauche tout en ayant à leur service une armée de contractuels taillables et corvéables à merci ».
Le chercheur a demandé que sa prime soit étalée sur quatre ans et reversée à la Fondation de France, qui recueille des dons pour aider les personnes vulnérables, développer la connaissance et protéger l’environnement.
Un autre médaillé d’argent du CNRS, Didier Chatenay, avait aussi annoncé à l’automne qu’il refuserait sa prime de 15.000 euros.
Cinq syndicats de chercheurs et le collectif Sauvons l’Université (SLU) ont adressé fin janvier une lettre à la ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche Valérie Pécresse, pour demander l’abandon de la prime d’excellence scientifique. En échange, les syndicats ont demandé une augmentation des possibilités de promotion et d’une "création massive de postes titulaires afin de résorber la précarité".