Les marchés européens ont fini en ordre dispersé une nouvelle séance volatile. L'Union européenne a confirmé qu'elle soutiendrait la Grèce, mais n'a pas encore donné de détails. Or bien souvent, comme l'indique l'expression anglo-saxonne, « le diable est dans les détails ». Le secteur bancaire a été particulièrement attaqué. A Paris, EDF a fini en hausse grâce à ses bons résultats annuels tandis qu'Alcatel-Lucent a chuté après avoir abaissé son objectif de marge 2010. L'indice CAC 40 a clôturé en repli de 0,52% à 3616,75 points. L'indice Eurotop 100 a gagné 0,54% à 2107,62 points.
Rio Tinto, le troisième groupe minier mondial, soutient les autres valeurs du secteur après la publication d'un résultat net semestriel supérieur aux attentes et l'annonce du retour des dividendes. A Londres, Rio Tinto a gagné 2,15% à 3207 pence. Le secteur, considéré comme cyclique, bénéficie également de l'optimisme des marchés lié à l'annonce imminente d'un plan d'aide européen à la Grèce. En 2009, Rio Tinto a dégagé un résultat net courant de 6,3 milliards de dollars, contre un consensus de 5,8 milliards.
A Paris, en hausse de 0,74% à 38,635 euros, EDF a affiché l'une des plus fortes hausses du CAC 40, soutenu par une hausse supérieure aux attentes de ces résultats annuelles. Le dynamisme de ses activités internationales a largement compensé la faiblesse du marché français. En 2009, le leader mondial de l'électricité nucléaire a réalisé des opérations de croissance externe majeures au Royaume-Uni, en Belgique et aux Etats-Unis. Cette stratégie expansionniste, menée au prix fort (l'endettement a flambé de 73% en un an) porte donc ses fruits. Renforcé par ses acquisitions, le groupe affiche des perspectives encourageantes.
En revanche, Alcatel-Lucent (- 11,81% à 2,068 euros) a été la lanterne rouge de l'indice parisien après avoir abaissé son objectif de rentabilité opérationnelle pour cette année et présenté un chiffre d'affaires trimestriel décevant. Soulignant un « ENVIRONNEMENT extrêmement concurrentiel », l'équipementier télécoms vise désormais une marge opérationnelle ajustée, c'est-à-dire hors écarts d'acquisitions liés à sa fusion avec Lucent, comprise entre 1% et 5%, contre 5% auparavant. La surprise n'est cependant pas totale pour les investisseurs, le consensus étant de 3%.
Les chiffres macroéconomiques
« Les Etats membres de la zone euro prendront des mesures déterminées et coordonnées, si nécessaire, pour préserver la stabilité financière de la zone euro dans son ensemble », a déclaré le président du conseil européen, Herman Van Rompuy selon Reuters. Il a par ailleurs appelé le gouvernement grec à mettre en oeuvre sa politique de restriction budgétaire « de façon rigoureuse et déterminée ». Selon l'agence de presse, les modalités pratiques du soutien à la Grèce seront arrêtées lundi et mardi prochains.
Pour 2010, les industriels français prévoient désormais une hausse de 1% de leurs investissements dans l'industrie manufacturière, selon l'Insee. Ils ont ainsi revu à la hausse de 6 points leurs premières prévisions émises en octobre dernier.
Aux Etats-Unis, les inscriptions au chômage durant la semaine du 1er février ont reculé de 483 000 à 440 000. Les économistes tablaient sur 465 000.
A la clôture, l'euro cote 1,3633 face au billet vert.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Ventes au détail : Ces chiffres sont très suivis par les économistes car les ventes au détail constituent une part importante de la consommation des ménages. Aux Etats-Unis, elles représentent ainsi le tiers de la consommation qui est la principale composante du PIB. Ils permettent également de valider ou relativiser les indications de l'indice de confiance des ménages du Conference Board.
Outre Atlantique ce rapport est publié par le département américain du commerce qui donne une estimation du total des ventes au détail (y compris celles des produits alimentaires) réalisées sur un mois, d'après un échantillon de 5000 établissements détaillants.
Taux directeur : Il s'agit du taux d'intérêt principal de chacune des banques centrales dans le cadre des prêts aux institutions financières commerciales. Le pilotage de ces taux est un instrument de politique monétaire, qui permet d'agir sur la vie économique d'un pays. Ainsi, lorsque celui-ci veut aider sa monnaie ou lutter contre l'inflation, il lui faut relever légèrement ses taux directeurs, tout en veillant à ne pas trop peser sur la croissance.
BCE (Banque Centrale Européenne) : La Banque centrale européenne (BCE) se veut avant tout la gardienne de la stabilité des prix à moyen terme dans la zone euro (Belgique, Allemagne, Espagne, France, Irlande, Italie, Luxembourg, Pays-Bas, Autriche, Portugal, Finlande, Grèce), afin de protéger le pouvoir d'achat et de contribuer à l'instauration d'un environnement économique favorable. La BCE et les banques centrales nationales des 12 pays de la zone euro constituent ce qu'on appelle l'Eurosystème. Les banques centrales des trois Etats de l'Union européenne n'ayant pas encore adopté l'euro (Danemark, Suède et Royaume-Uni) ne participent pas au processus de décision concernant la politique monétaire unique.
Organe de décision suprême de la BCE, le conseil des gouverneurs (composé des six membres du directoire de la BCE et des douze gouverneurs des banques centrales nationales de la zone euro) est habilité à fixer les taux d'intérêt auxquels les banques commerciales et autres établissements de crédit peuvent obtenir de la monnaie (c'est-à-dire de la liquidité). Ces établissements jouent le rôle de canal de transmission de la politique monétaire vers l'ensemble des agents économiques. Ainsi, le conseil des gouverneurs pilote indirectement les taux d'intérêt pratiqués dans l'ensemble de l'économie de la zone euro, notamment les taux des prêts accordés par les banques commerciales aux ménages et aux entreprises et les taux de rémunération des dépôts des épargnants.