Les marchés actions européens signent leur troisième séance de hausse d'affilée, soutenus par des indicateurs économiques globalement rassurants et le feu vert de la Commission européenne au plan d'économies budgétaires de la Grèce, en graves difficultés financières. Pour autant, la publication de l'enquête mensuelle ADP sur le marché de l'emploi aux Etats-Unis à 14h est susceptible de modifier la tendance. Sur le front des valeurs, Roche est sanctionné après des résultats annuels inférieurs aux attentes. A 12h30, le CAC 40 gagne 0,31% à 3823,98 pts. L'Eurotop 100 gagne 0,13% à 2184,74 pts.
A Zurich, Roche cède 0,80% à 185,70 francs suisses, pénalisé par des résultats décevants. Le groupe pharmaceutique a réalisé en 2009 un bénéfice consolidé de 8,51 milliards de francs suisses, en repli de 22%. Le bénéfice par titre ressort en hausse de 10% à 12,19 francs suisses. Les analystes interrogés par Thomson-Reuters tablaient en moyenne sur 12,33 francs suisses. Le bénéfice d'exploitation hors éléments exceptionnels du groupe pharmaceutique suisse s'est établi à 15,012 milliards de francs suisses, en hausse de 8%. Le chiffre d'affaires a également progressé de 8% à 49,051 milliards de francs suisses.
Le modèle "concessionnaire-constructeur intégré" de Vinci (+1,85% à 40,22 euros) résiste globalement bien à la crise, confirmant les tendances indiquées par le groupe et les prévisions des brokers. Les concessions autoroutières, qui représentent 15% du chiffre d'affaires consolidé mais généralement plus de la moitié du résultat opérationnel, ont bénéficié de l'amélioration du trafic des voitures légères au second semestre. A contrario, les métiers du Contracting, plus cycliques, ont souffert de la baisse des marchés du bâtiment. Fort de ses deux métiers, Vinci a limité à 4,6% le repli de son chiffre d'affaires 2009.
En s'aventurant au Nigéria, cinquième producteur de pétrole de l'Opep, Maurel & Prom a tourné une nouvelle page de son histoire. La compagnie pétrolière française a su jouer de sa taille modeste -comparé aux majors -, de son sens de la diplomatie vis-à-vis du gouvernement et du climat d'insécurité autour des installations pétrolières pour conclure une opération à des conditions particulièrement intéressantes. En Bourse, les investisseurs apprécient l'audace du groupe de Jean-François Henin. L'action s'envole de 4,25% à 13,12 euros malgré un chiffre d'affaires annuel inférieur aux attentes.
Les chiffres macroéconomiques
La croissance dans le secteur des services s'est poursuivie en Europe en janvier en zone euro, mais elle a ralenti par rapport à décembre, selon l'enquête mensuelle publiée par Markit Economics. En effet, l'indice PMI des services s'établit en janvier à 52,5 (estimation flash : 52,3) contre 53,6 en décembre. En Allemagne, la croissance dans le secteur des services s'est également ralentie. L'indice PMI des services ressort a 52,2 (51,2 en estimation flash) contre 52,7 en décembre.
En décembre 2009, par rapport à novembre 2009, le volume des ventes du commerce de détail est resté stable dans la zone euro, a rapporté Eurostat. En novembre, le commerce de détail avait baissé de 0,5% dans la zone. En décembre 2009, par rapport à décembre 2008, l'indice des ventes a reculé de 1,6% dans la zone euro. Par rapport à 2008, l'indice moyen du volume des ventes de détail a reculé en 2009 de 2,3% dans la zone euro.
Les promesses de ventes de maisons pour le mois de décembre aux Etats-Unis seront dévoilées à 16h.
Vers 12h30, l'euro cote 1,4006 face au dollar américain.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Consommation des ménages : elle mesure les dépenses en biens et services. Aux Etats-Unis, la consommation représente 70% du PIB ; son évolution est donc déterminante pour la croissance. Elle est publiée dans un rapport qui dévoile également le revenu des ménages et l'indice des prix PCE «core», c'est-à-dire hors les éléments volatils que sont l'énergie et l'alimentation. Cet indicateur est la mesure d'inflation préférée de la Fed.
Ventes au détail : Ces chiffres sont très suivis par les économistes car les ventes au détail constituent une part importante de la consommation des ménages. Aux Etats-Unis, elles représentent ainsi le tiers de la consommation qui est la principale composante du PIB. Ils permettent également de valider ou relativiser les indications de l'indice de confiance des ménages du Conference Board.
Outre Atlantique ce rapport est publié par le département américain du commerce qui donne une estimation du total des ventes au détail (y compris celles des produits alimentaires) réalisées sur un mois, d'après un échantillon de 5000 établissements détaillants.
Directeurs d'achat (indice des) : cette statistique reflète la confiance des directeurs d'achat. Elle est disponible pour le secteur manufacturier et pour celui des services. Un indice supérieur à 50 signale une expansion de l'activité dans un secteur et un indice inférieur, une contraction. Plus cet indicateur s'éloigne des 50 et plus le rythme d'expansion ou de contraction de l'activité est important.
L'indice composite qui regroupe l'indicateur pour le secteur manufacturier et celui des services est très utile pour prévoir les évolutions du PIB à court terme. Il est considéré comme l'un des indicateurs économiques les plus pertinents.
L'indice manufacturier comprend principalement les composantes production, commande et emploi. La statistique pour les services comprend notamment l'activité en cours, les anticipations d'activité, les prix des intrants et l'emploi.