La belle semaine des indices actions européens a pris fin ce mercredi. La publication d'indicateurs économiques mitigés et le résultat trimestriel décevant de Pfizer ont eu raison de l'optimisme des investisseurs. En hausse à mi-séance, les Bourses se sont retournées dans le sillage de l'ouverture négative de Wall Street. Les marchés devraient rester attentistes jusqu'aux chiffres mensuels de l'emploi américain vendredi. Sur le front des valeurs, Roche a été pénalisé par des résultats décevants. Le CAC 40 a clôturé en baisse de 0,49% à 3793,47 pts. L'Eurotop 100 a cédé 0,68% à 2167,12 pts.
Roche semble atteint par le syndrome du bon élève. Habitué à présenter, trimestre après trimestre, des résultats supérieurs aux attentes, le laboratoire bâlois paye cher la publication de performances décevantes. Le titre du spécialiste de l'oncologie a cédé en effet 0,98% à 178,80 francs suisses, accusant du même coup la deuxième plus forte baisse de la Bourse Zurich. En l'absence de catalyseur de court terme, CM-CIC a dégradé son opinion à conserver. La réaction négative du marché s'explique également par la valorisation élevée du groupe comparée au secteur de la pharmacie européenne.
Le modèle "concessionnaire-constructeur intégré" de Vinci (+2,08% à 40,31 euros) résiste globalement bien à la crise, confirmant les tendances indiquées par le groupe et les prévisions des brokers. Les concessions autoroutières, qui représentent 15% du chiffre d'affaires consolidé mais généralement plus de la moitié du résultat opérationnel, ont bénéficié de l'amélioration du trafic des voitures légères au second semestre. A contrario, les métiers du Contracting, plus cycliques, ont souffert de la baisse des marchés du bâtiment. Fort de ses deux métiers, Vinci a limité à 4,6% le repli de son chiffre d'affaires 2009.
En s'aventurant au Nigéria, cinquième producteur de pétrole de l'Opep, Maurel & Prom a tourné une nouvelle page de son histoire. La compagnie pétrolière française a su jouer de sa taille modeste -comparé aux majors -, de son sens de la diplomatie vis-à-vis du gouvernement et du climat d'insécurité autour des installations pétrolières pour acquérir des champs très prometteurs à des conditions particulièrement intéressantes. En Bourse, les investisseurs apprécient l'audace du groupe de Jean-François Henin. L'action a gagné 2,58% à 12,19 euros malgré un chiffre d'affaires annuel inférieur aux attentes.
Les chiffres macroéconomiques
La croissance dans le secteur des services s'est poursuivie en Europe en janvier en zone euro, mais elle a ralenti par rapport à décembre, selon l'enquête mensuelle publiée par Markit Economics. En effet, l'indice PMI des services s'établit en janvier à 52,5 (estimation flash : 52,3) contre 53,6 en décembre. En Allemagne, la croissance dans le secteur des services s'est également ralentie. L'indice PMI des services ressort a 52,2 (51,2 en estimation flash) contre 52,7 en décembre.
En décembre 2009, par rapport à novembre 2009, le volume des ventes du commerce de détail est resté stable dans la zone euro, a rapporté Eurostat. En novembre, le commerce de détail avait baissé de 0,5% dans la zone. En décembre 2009, par rapport à décembre 2008, l'indice des ventes a reculé de 1,6% dans la zone euro. Par rapport à 2008, l'indice moyen du volume des ventes de détail a reculé en 2009 de 2,3% dans la zone euro.
Les entreprises ont supprimé 22 000 emplois au mois de janvier aux Etats-Unis, selon l'enquête mensuelle d'ADP. Les économistes attendaient en moyenne 30 000 suppressions. En outre, les suppressions comptabilisées pour décembre ont été revues à la baisse de 84 000 à 61 000.
L'indice ISM américain des services a atteint 50,5 en janvier, au plus haut depuis mai 2008, contre 49,8 le mois précédent. Les analystes attendaient un chiffre de 51.
Les stocks de brut aux Etats-Unis ont augmenté la semaine dernière de 2,3 millions de barils contre un consensus de + 200 000 barils. Les stocks d'essence ont reculé de 1,3 million de barils alors que les économistes tablaient au contraire sur une hausse de 1,3 million de barils. Enfin, les stocks de produits distillés, qui incluent le fioul domestique, ont reculé d'1 million de barils contre un consensus de -1,1 million de barils.
Vers 17h30, l'euro cote 1,3915 face au dollar américain.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Directeurs d'achat (indice des) : cette statistique reflète la confiance des directeurs d'achat. Elle est disponible pour le secteur manufacturier et pour celui des services. Un indice supérieur à 50 signale une expansion de l'activité dans un secteur et un indice inférieur, une contraction. Plus cet indicateur s'éloigne des 50 et plus le rythme d'expansion ou de contraction de l'activité est important.
L'indice composite qui regroupe l'indicateur pour le secteur manufacturier et celui des services est très utile pour prévoir les évolutions du PIB à court terme. Il est considéré comme l'un des indicateurs économiques les plus pertinents.
L'indice manufacturier comprend principalement les composantes production, commande et emploi. La statistique pour les services comprend notamment l'activité en cours, les anticipations d'activité, les prix des intrants et l'emploi.
Ventes au détail : Ces chiffres sont très suivis par les économistes car les ventes au détail constituent une part importante de la consommation des ménages. Aux Etats-Unis, elles représentent ainsi le tiers de la consommation qui est la principale composante du PIB. Ils permettent également de valider ou relativiser les indications de l'indice de confiance des ménages du Conference Board.
Outre Atlantique ce rapport est publié par le département américain du commerce qui donne une estimation du total des ventes au détail (y compris celles des produits alimentaires) réalisées sur un mois, d'après un échantillon de 5000 établissements détaillants.
Consommation des ménages : elle mesure les dépenses en biens et services. Aux Etats-Unis, la consommation représente 70% du PIB ; son évolution est donc déterminante pour la croissance. Elle est publiée dans un rapport qui dévoile également le revenu des ménages et l'indice des prix PCE «core», c'est-à-dire hors les éléments volatils que sont l'énergie et l'alimentation. Cet indicateur est la mesure d'inflation préférée de la Fed.