Le rapport réalisé par Philippe Pelletier, pilote du plan bâtiment Grenelle, posait les bases du plan de lutte contre la précarité énergétique. S’il estime que 3,4 millions de ménages sont dans une situation de précarité énergétique et consacrent entre 10 % et 15 % de leurs ressources à payer leurs factures de chauffage, il admettait que l’accent devait être mis sur les quelque 425 000 les plus démunis.
Finalement, le plan présenté ce matin par Valérie Létard, secrétaire d’Etat au Développement durable, Benoist Apparu, secrétaire d’Etat au Logement, et le ministre de l’Ecologie Jean-Louis Borloo, aidera 300 000 propriétaires, parmi les plus modestes, à réaliser des travaux d’optimisation énergétique. Ce plan, doté d’une enveloppe d’1,25 milliard d’euros au titre du Fonds national d’aide à la rénovation thermique des logements privés, sera géré par l’Agence nationale de l’habitat (ANAH). Cette somme comprend 500 millions, directement issus du grand emprunt.
1 500€ d’aide + 25 % du montant des travaux offerts
Objectif : aider à la rénovation des 300 000 logements d’ici 2017 en offrant l’occasion à « ceux qui ne peuvent pas ou très mal se chauffer et qui n’ont pas accès aux outils de financement du Grenelle » de disposer de l’éco-prêt à taux zéro. Dans un premier temps, dès le mois de mai, les préfets devront organiser des tables rondes afin d’identifier les ménages qui sauront le plus apprécier l’aide fournie, la moitié d’entre eux se trouvant en milieu rural. Après sélection, des professionnels se rendront dans les familles pour favoriser l’adoption de comportements essentiels afin d’alléger leurs factures. « Et après, on fera tout pour les convaincre d’effectuer des travaux », explique Philippe Pelletier. L’objectif affiché par le ministère : parvenir à des économies d’énergie d’au moins 30 %.
En pratique, le foyer modeste sélectionné touchera 1 500€ au titre de l’aide de solidarité écologique. Autre coup de pouce financier : 25 % du montant des travaux seront pris en charge par l’ANAH. Des crédits d’impôts et des prêts bonifiés permettront, en outre, d’alléger la part restant à la charge du propriétaire. Selon un fonctionnaire du ministère, pour des travaux d’un montant de 10 000€, il n’aurait qu’à payer 665€ par an pendant cinq ans. Et de souligner que l’économie d’énergie ainsi réalisée lui permettrait d’économiser 750€ par an. Les autres foyers modestes, n’entrant pas dans la première catégorie, toucheraient, quant à eux, 500€ d’aide et 20 % du montant de leurs travaux leur seront offerts.