BR : Comment est prise en compte la notion de précarité énergétique ?
J-M P. : C’est une notion au croisement de plusieurs problèmes : une mauvaise qualité thermique, de faibles ressources et une hausse du prix des énergies fossiles. Inscrite dans la loi dite Grenelle 2, elle fait désormais l’objet d’une définition et d’une meilleur prise en compte des pouvoirs publics. Selon l’INSEE, 3,4 millions de ménages français consacrent plus de 10 % de leur ressources à payer leurs factures de chauffage. Parmi eux, un nombre important de ménages modestes.
BR : Dans quelle tendance s’inscrit-elle ?
J-M P. : On observe une hausse du nombre d’aides curatives sous la forme de bons de chauffage. Il s’agit là d’une logique d’urgence. L’action à long terme doit à la fois passer par la lutte contre l’exclusion et la maîtrise de l’énergie. C’est là tout l’enjeu de la lutte contre la précarité énergétique. La mise en place de contrats locaux d’engagement doit permettre de repérer et d’accompagner les populations cibles.
BR. : Quel regard portez-vous sur les mesures annoncées pour y faire face ?
J-M P. : On a un fonds alloué à la rénovation thermique des logements privés (1,25 milliard d’euros, dont 500 millions provenant du grand emprunt), une période d’intervention (2010-2017) et des objectifs chiffrés : 600.000 logements à visiter et 300.000 à traiter, en priorité chez les propriétaires-occupants les plus modestes, notamment en milieu rural. Avec les aides aux travaux, les prêts bonifiés et garantis, l’avance au crédit d’impôts et les contrats d’engagements locaux, on obtient un dispositif intégré et cohérent.
*La fédération des PACT regroupe 145 associations et organismes mobilisés autour de la thématique du logement. Elle a participé au groupe de travail sur la précarité énergétique dans le cadre du Plan Bâtiment Grenelle