Lors d'un point presse au Collège de France où il vient d’obtenir une chaire, Nicholas Stern a fait par de son inquiétude vis-à-vis de l’instauration d’une taxe carbone aux frontières de l’Union Européenne. Selon lui, ce mécanisme représente un véritable « danger de protectionnisme ».
« Sur le principe, je peux le comprendre, mais j'ai peur qu'on utilise cette taxe carbone comme une méthode protectionniste (...) il y a un danger. L'histoire du protectionnisme est une histoire assez triste », a déclaré l’économiste britannique.
En début de semaine, Nicolas Sarkozy a réaffirmé son ambition de se battre pour la mise en place d'une taxe carbone aux frontières de l’UE. Il s’agit de taxer aux frontières les produits provenant de pays qui ne s'imposeraient pas d'importantes contraintes de réduction de leurs émissions de gaz à effet de serre.
« J'ai peur que les gens de l'industrie qui proposent une telle initiative aient envie de taxes de l'ordre de 20 % par exemple. Si on examine les chiffres résultant du décalage entre les politiques environnementales des différentes régions du monde, cela ne peut pas être justifié », estime Nicholas Stern.