Les Français peuvent dire merci à l’Etat : ils viennent d’échapper à une flambée de leur facture d’électricité. Anticipant une baisse des tarifs d’achat par EDF de l’électricité solaire, plusieurs milliers de spéculateurs ont cru profiter in extremis des conditions très avantageuses offertes par EDF (58 centimes d’euro par kilowattheure).
En novembre et décembre 2009, EDF a reçu pas moins de 3.000 dossiers par jour d’industriels ou de particuliers métamorphosés en producteurs d’énergie solaire contre une moyenne de 5.000 par mois cet été. Un volume de contrats représentant une charge de 2,8 milliards d’euros par an, soit un total de 56 milliards sur 20 ans. Et au bout du compte, une hausse de la facture EDF par le biais de la contribution au service public de l'électricité (CSPE) estimée à 10%.
Durcissement des conditions tarifaires
Pour désamorcer une bulle spéculative, l’Etat n’a eu d’autre choix que d’annuler l’ensemble des demandes de contrats déposées après le 1er novembre 2009 qui n’incluaient pas un raccordement complet au réseau électrique. Ces producteurs d’énergie devront se contenter des nouveaux tarifs publiés mi-janvier.
Pour atteindre l’objectif européen de 20% d’énergies renouvelables à l’HORIZON 2020, l’Etat n’a pas hésité à se montrer généreux envers les producteurs d’énergie verte. Dans le solaire, certains en ont profité avec largesse en posant par exemple des panneaux solaires sur des hangars agricoles surdimensionnés.
Le décret durcit donc les conditions pour pouvoir bénéficier d’un tarif préférentiel de 58 centimes par kilowattheure. Les installations bénéficiant de la prime d’intégration au bâti doivent être situées sur un bâtiment à usage principal d’habitation, d’enseignement ou de santé. Exit les hangars agricoles ou les entrepôts qui devront se contenter de 50 centimes à la condition que les panneaux assurent une fonction d’étanchéité.