Les principaux indices américains s'enfoncent dans le rouge à la mi-séance après la publication des résultats de plusieurs des plus grandes banques des Etats-Unis. Morgan Stanley et Bank of America ont fait moins bien que prévu, mais cette dernière est toutefois favorisée par les investisseurs. En revanche, IBM est attaqué alors que plusieurs analystes déplorent le côté prudent de ses prévisions. IBM a pourtant publié hier des chiffres meilleurs que prévu. Peu avant 17h30, le Dow Jones chute de 1,81% à 10 530,90 points et le Nasdaq cède 2,03% à 2 273,25 points.
Bank of America est à l'équilibre à 16,32 dollars ; il s'agit de la seule valeur de l'indice Dow Jones Industrial 30 à ne pas connaître de pertes dans l'après-midi. Avant l'ouverture de Wall Street, pourtant, le titre de la banque était réservé à la baisse après la publication d'une perte plus lourde qu'anticipé au quatrième trimestre. La banque de Charlotte a ainsi enregistré une perte de 5,2 milliards de dollars, soit 60 cents par action, à comparer avec un déficit de 2,4 milliards de dollars, ou 48 cents par action, un an auparavant.
Les chiffres économiques du jour
Les prix à la production ont progressé de 0,2% au mois de décembre aux Etats-Unis, alors que les analystes attendaient un chiffre stable. Sur un an, ils ont progressé de 4,4% là où le marché tablait sur une hausse de 4,5%.
Les permis de construire ont connu une progression de 10,9% au mois de décembre aux Etats-Unis à 653 000. Cette statistique est au plus haut depuis le mois d'octobre 2008. Les analystes attendaient un chiffre plus modeste de 590 000. Les mises en chantier ont en revanche enregistré une baisse de 4% au mois de décembre à 557 000, là où le marché tablait sur un chiffre de 580 000.
Les valeurs à suivre aujourd'hui
BANK OF AMERICA
Bank of America a essuyé une perte plus lourde qu'anticipé au quatrième trimestre. Elle a enregistré une perte de 5,2 milliards de dollars, soit 60 cents par action, à comparer avec un déficit de 2,4 milliards de dollars, ou 48 cents par action, un an auparavant. Le consensus Thomson Reuters pour le bénéfice par action s'élevait à 52 cents par action. Les comptes de cette année comprennent une charge exceptionnelle de 4 milliards de dollars liée au remboursement du TARP (Troubled Asset Relief Program), le plan d'aide des pouvoirs publics américains à destination des banques.
GENERAL MOTORS
General Motors a annoncé qu'il avait décidé de fermer l'usine Opel d'Anvers, mettant fin aux espoirs des salariés. Le site belge compte 2 300 employés. Le constructeur automobile américain souhaite supprimer 8 000 emplois et réduire d'un cinquième sa capacité en Europe. Opel et Vauxhall appliquent également un plan de réduction drastique des coûts.
IBM
IBM a réalisé des résultats supérieurs aux attentes au quatrième trimestre et relevé ses prévisions pour le nouvel exercice. Au dernier trimestre 2009, le géant de l'informatique a réalisé un bénéfice net en hausse de 9% à 4,8 milliards de dollars, soit 3,59 dollars par action, soit 12 cents de mieux que le consensus Thomson Reuters. Le chiffre d'affaires a progressé de 1% à 27,2 milliards de dollars, à comparer avec la prévision moyenne des analystes de 27 milliards de dollars.
MORGAN STANLEY
Morgan Stanley a renoué avec les profits au quatrième trimestre, mais ceux-ci sont ressortis en dessous des attentes. La banque a enregistré un bénéfice de 413 millions de dollars au titre des activités poursuivies, soit 14 cents par action, à comparer avec une perte de 10,53 milliards de dollars, ou 10,92 dollars par action, un an plus tôt. Le consensus Thomson Reuters s'élevait à 36 cents pour le bénéfice par action. Le produit net bancaire a atteint 6,8 milliards de dollars alors que la prévision moyenne des analystes s'élevait à 7,81 milliards de dollars.
WELLS FARGO
Wells Fargo a publié un bénéfice net de 2,8 milliards de dollars au quatrième trimestre, soit 8 cents par action. C'est mieux qu'attendu par les analystes : le consensus Thomson Reuters donnait une perte de 2 cents par action. L'an passé, la banque américaine avait publié une perte nette de 2,93 milliards de dollars, soit 84 cents par action. Le produit net bancaire s'est élevé à 22,7 milliards de dollars au quatrième trimestre. Le résultat a subi l'impact de charges de constitution de réserves de 500 millions de dollars.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Prix à la production : ils mesurent l'évolution des prix de gros, les services ne sont pas compris. Trois catégories sont distinguées : les biens bruts, les biens intermédiaires et les produits finis. Le marché s'intéresse à l'indice des produits finis. Comme pour les prix à la consommation, la primauté est accordée à l'indice prix à la production «core», c'est-à-dire hors énergie et alimentation, qui donne une meilleure idée des tensions sous-jacentes.
Il est théoriquement un précurseur de l'indice des prix à la consommation. La hausse ou la baisse des prix de gros devant un moment ou à un autre être transférée au consommateur. Toutefois, en fonction de la situation concurrentielle, cette liaison est loin d'être évidente.
mises en chantier : cette donnée communiquée sur une base annualisée donne le nombre de logements mis en chantier chaque mois. Les mises en chantier sont considérées comme un bon indicateur de l'évolution du marché immobilier. Le nombre mensuel de permis de construire est publié en même temps.
indice de confiance des consommateurs de l'université du Michigan : très surveillé par les investisseurs, cet indicateur est le résultat d'une enquête mensuelle réalisée par l'université du Michigan auprès de plusieurs centaines de personnes au sujet de leur situation financière et de l'économie américaine en général. Une hausse (baisse) prolongée de cette statistique est considérée comme le signe avant-coureur d'une accélération (ralentissement) de la croissance économique.
production industrielle : il s'agit d'un indice qui mesure les quantités produites dans les entreprises qui exercent leur activité dans des usines, des chantiers, des carrières et des mines. Les secteurs primaire (agriculture, pêche et sylviculture) et tertiaire (transports, commerces, services et administrations) ne sont pas pris en compte. En France, la production industrielle représente 20% du PIB. La production manufacturière correspond à la production industrielle, hors énergie, mais comprend les industries agroalimentaires.