Malgré le retour à la croissance aux Etats-Unis, la Bourse de New York s'est installée sur la pente descendante avant une semaine chargée sur le plan macroéconomique, avec une réunion de la banque centrale américaine et les chiffres mensuels de l'emploi.
"Même les bons chiffres ne font pas monter le marché", observe Marc Pado, de Cantor Fitzgerald. "Il semble que la hausse se soit épuisée".
Après un léger repli la semaine précédente, l'indice phare de Wall Street, le Dow Jones a cette fois reculé de manière plus franche, cédant sur la semaine écoulée 2,6% à 9.712,73 points.
Le Nasdaq, à dominante technologique, a abandonné 5,1% à 2.045,11 points et l'indice élargi Standard & Poor's 500 4,0% à 1,036,19 points.
Si le Dow Jones parvient de justesse a signer en octobre son huitième mois d'affilée de hausse, les deux autres indices de la place new-yorkaise encaissent leur premier recul mensuel depuis février.
"Les investisseurs expriment de plus en plus le sentiment que d'importants gains ont été dégagés cette année, après une année 2008 catastrophique, ce qui les conduit à vouloir protéger leur performance" et empocher des bénéfices, explique Craig Peckham, de la maison de courtage Jefferies.
"On ne voit pas de volonté de mettre plus d'argent dans les actions après ce fort rebond", ajoute-t-il, alors que le Dow Jones a rebondi d'environ 50% depuis son plus bas niveau de mars.
Point d'orgue de l'actualité économique de la semaine, les Etats-Unis ont renoué avec la croissance au troisième trimestre, avec une hausse de 3,5% du produit intérieur brut en rythme annuel, après quatre trimestres consécutifs de recul. Cette expansion de l'activité est en outre ressortie plus forte que ce que prévoyaient les économistes.
La nouvelle a été accueillie jeudi par la plus forte hausse du Dow Jones depuis juillet (+2,05%), mais cela n'a pas suffi à compenser une semaine morose, et ce alors que de nombreuses sociétés ont continué de publier des résultats meilleurs que prévu.
"Les investisseurs vont maintenant avoir besoin de plus de preuves d'une reprise durable pour que le marché monte", estime Craig Peckham. Pour la semaine prochaine, "on va passer d'un marché dominé par les résultats de sociétés à des échanges tournés vers les banques centrales".
La banque centrale américaine (Fed) va tenir mardi et mercredi une réunion de politique monétaire. Si elle devrait maintenir son taux à zéro et ses mesures anti-crise, les investisseurs guetteront le ton du communiqué final, et chercheront à déterminer ses intentions pour les mois à venir.
Ils surveilleront aussi ce que diront les banques centrales européenne et britannique, qui se réunissent également.
Le marché reste aussi suspendu au sort du groupe du financier CIT, spécialiste du financement des pme qui, selon le Wall Street Journal, pourrait annoncer sa faillite dès ce week-end.
Les indicateurs économiques seront également diffusés en nombre, avec surtout vendredi les chiffres mensuels de l'emploi aux Etats-Unis, toujours surveillés avec attention.
"Les inquiétudes sont vives à ce stade avancé de l'année au sujet de l'emploi, parce que les prochains mois dépendent des consommateurs", précise Marc Pado. "Est-ce qu'ils seront en confiance pour les achats des fêtes de fin d'année?" s'interroge-t-il.
Autres indicateurs attendus: lundi les dépenses de construction et l'indice ISM de l'industrie, mardi les commandes industrielles et l'ISM services.