Les indices actions européens se replient à mi-séance. L'amélioration de l'activité manufacturière dans la zone euro n'empêche pas la progression du chômage de la zone, désormais au pus haut depuis octobre 2009. Les investisseurs savent que la décrue du chômage constitue une condition nécessaire à l'installation d'une reprise économique durable. En outre, les opérateurs restent prudents à quelques heures de la publication d'une batterie d'indicateurs économiques de premier ordre aux Etats-Unis. A 12h30, le CAC 40 perd 0,57% à 3773 points tandis que l'Eurotop 100 cède 0,14% à 2114 points.
Les affaires reprennent pour Sequana (+3,22% à 9,95 euros). Après une année 2008 cauchemardesque soldée par une perte de 428 millions d'euros, la hausse du poids de sa dette et la division par cinq de sa capitalisation boursière, le groupe papetier relève la tête. Aux prix d'une vaste restructuration et d'un strict contrôle des coûts, Sequana semble désormais en situation de profiter au mieux de la reprise économique qui se profile. Preuve de sa confiance, il retire de la vente la division sécurité d'Arjowiggins mise en vente en juin 2008 pour réduire son endettement. En six mois, le titre affiche un gain de plus de 154%.
Bouygues (+ 2,04% à 35,46 euros) affiche l'une des plus fortes progressions de l'indice CAC 40 grâce au relèvement de la recommandation de Citigroup à Achat, avec un objectif de cours porté de 25 euros à 40 euros. Le bureau d'études s'attend à ce que Bouygues Telecom continue de gagner des parts de marché dans le mobile grâce à sa stratégie basée sur la voix illimitée et les données.
A contrario, sa filiale TF1 perd 3,66% à 11,57 euros, pénalisée par la dégradation de l'opinion de Credit Suisse de Neutre à Sous-performance après avoir rencontré la direction de plusieurs groupes de médias français. Le broker estime que l'action est désormais chère après son rally. TF1 a ainsi indiqué au bureau d'études que la tendance du marché publicitaire TV au troisième était en ligne avec celle du deuxième trimestre. La situation au niveau des volumes a continué de s'améliorer, mais la situation au niveau des prix reste « très très difficile ».
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Les chiffres macroéconomiques
Dans la zone euro, le taux de chômage corrigé des variations saisonnières s'est établi à 9,6% en août 2009, contre 9,5% en juillet. Il était de 7,6% en août 2008. Il s'agit du taux le plus élevé dans la zone euro depuis mars 1999.
Selon les estimations d'Eurostat, 15,165 millions d'hommes et de femmes étaient au chômage en août 2009 dans la région. Par rapport à juillet, le nombre de chômeurs s'est accru de 165 000 dans la zone. Comparé à août 2008, le chômage a augmenté de 3,224 millions.
L'indice PMI manufacturier de la zone euro s'est finalement établi à 49,3 en septembre contre 49 au première estimation. L'indice est au plus haut depuis 16 mois.
En Allemagne, l'indice PMI, qui mesure l'activité des directeurs d'achats du secteur, a été confirmé à 49,6 conformément aux attentes des économistes.
En France, l'indice PMI définitif est ressorti à 53 contre 52,5 en première estimation et 50,8 au mois d'août. Pour la deuxième fois consécutive, l'indice est au-dessus de la barre des 50 qui délimite croissance et contraction de l'activité.
Aux Etats-Unis, les investisseurs seront attentifs au revenu et à la consommation des ménages pour le mois d'août ainsi qu'à l'indice des prix PCE pour le mois d'août à 14h30.
Ils attendent ensuite à 16h l'indice des directeurs d'achat dans le secteur manufacturier pour le mois de septembre, les dépenses de construction pour le mois d'août et les ventes de logements en cours pour le mois d'août.
A 12h30, l'euro cote 1,4558 dollar.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Prix à la production : ils mesurent l'évolution des prix de gros, les services ne sont pas compris. Trois catégories sont distinguées : les biens bruts, les biens intermédiaires et les produits finis. Le marché s'intéresse à l'indice des produits finis. Comme pour les prix à la consommation, la primauté est accordée à l'indice prix à la production «core», c'est-à-dire hors énergie et alimentation, qui donne une meilleure idée des tensions sous-jacentes.
Il est théoriquement un précurseur de l'indice des prix à la consommation. La hausse ou la baisse des prix de gros devant un moment ou à un autre être transférée au consommateur. Toutefois, en fonction de la situation concurrentielle, cette liaison est loin d'être évidente.
Directeurs d'achat (indice des) : cette statistique reflète la confiance des directeurs d'achat. Elle est disponible pour le secteur manufacturier et pour celui des services. Un indice supérieur à 50 signale une expansion de l'activité dans un secteur et un indice inférieur, une contraction. Plus cet indicateur s'éloigne des 50 et plus le rythme d'expansion ou de contraction de l'activité est important.
L'indice composite qui regroupe l'indicateur pour le secteur manufacturier et celui des services est très utile pour prévoir les évolutions du PIB à court terme. Il est considéré comme l'un des indicateurs économiques les plus pertinents.
L'indice manufacturier comprend principalement les composantes production, commande et emploi. La statistique pour les services comprend notamment l'activité en cours, les anticipations d'activité, les prix des intrants et l'emploi.