La Bourse de New York, qui a mis un terme à quatre semaines d'ascension, va désormais aborder la période la plus calme de l'été, avec pour principale préoccupation des statistiques sur l'immobilier aux Etats-Unis la semaine prochaine.
"Le mouvement de hausse montre des signes de fatigue", observe Owen Fitzpatrick, de la Deutsche Bank. "On est monté de manière significative, et cette semaine il n'y a pas eu grand chose que l'on n'avait pas encore anticipé."
L'indice vedette de Wall Street, le Dow Jones, s'est replié sur la semaine écoulée de 0,52% pour finir à 9.321,40 points. Il avait effectué sur les quatre semaines précédentes un bond de 15% qui l'avait porté à son plus haut niveau depuis début novembre.
Le Nasdaq, à dominante technologique, a, lui, cédé 0,74% à 1.985,52 points tandis que l'indice Standard & Poor's 500 a abandonné 0,63% à 1.004,09 points.
"La raison pour laquelle ça allait si bien, c'était les résultats des sociétés, et on est désormais sortis de la saison des résultats", explique Owen Fitzpatrick. "Les indicateurs économiques ont été mitigés."
Point culminant de la semaine, la réunion de politique monétaire de la banque centrale américaine a contribué à insuffler un certain optimisme. La "Fed" a en effet évoqué une stabilisation de l'activité aux Etats-Unis, ce qui a été accueilli par une hausse de 1,3% du Dow Jones.
Mais le marché a aussi été confronté à des déceptions de taille sur le front de la consommation, moteur traditionnel de la croissance de la première économie mondiale. Les ventes de détail ont en effet accusé un repli qui a pris de court les économistes en juillet, et la confiance du consommateur a chuté en août, de manière tout aussi inattendue.
"Sur le long terme, le marché a encore de la marge de progression", estime Marc Pado, de Cantor Fitzgerald. "A court terme, les investisseurs sont allés trop loin et on devrait observer une consolidation jusqu'à la fin septembre."
"La correction peut intervenir de deux manières: soit par une chute des prix des actions, soit en se maintenant dans une marge de fluctuation pendant un certain temps. Je pense que la correction va intervenir en terme de temps, pas de prix", avance-t-il.
Pour de nombreux analystes, cette tendance à la stagnation devrait être renforcée par la fin de l'été, période en générale peu active et marquée par peu d'informations de premier plan: la grande majorité des sociétés ont publié leurs résultats trimestriels et les principales statistiques du mois sont connues.
"On va avoir de nombreux chiffres sur l'immobilier la semaine prochaine, qui pourraient influer sur le marché", estime cependant Owen Fitzpatrick.
L'agenda macroéconomique sera dominé par des indicateurs concernant ce secteur très sensible, qui reste sur plus de deux ans de crise.
Les chiffres des permis de construire et de mises en chantiers de logements en juillet seront diffusés mardi, avant ceux des reventes de logements anciens vendredi.
Autres indicateurs attendus la semaine prochaine: l'indicateur composite de l'activité économique de juillet et l'indice d'activité industrielle dans la région de Philadelphie (est), jeudi.
Le marché obligataire, refuge de l'investisseur inquiet, est lui remonté. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans, qui évolue en sens inverse de son prix, a reculé à 3,558% contre 3,854% vendredi dernier, et celui à 30 ans à 4,406% contre 4,603% une semaine plus tôt.