Si la croissance française a positivement surpris au deuxième trimestre, les économistes restent très prudents et continuent de tabler sur une reprise graduelle. En outre, le caractère durable du redressement de l'économie se pose.
La principale surprise des chiffres publiés ce matin provient de la contribution du commerce extérieur à la croissance : +0,9 point. Mais pour BNP Paribas, cette performance « a peu de chance de se renouveler au cours des prochains trimestres », expliquant qu'elle « traduit principalement la faiblesse de la demande interne ».
La consommation, qui a été l'autre moteur de la croissance, va, elle, être confronté à la fin de la désinflation qui avait soutenu le pouvoir d'achat des ménages au cours des derniers mois. Mais c'est principalement la poursuite attendue de la montée du chômage qui devrait peser sur la consommation. Il faut aussi ajouter comme autre facteur négatif, la fin progressive de « prime à la casse ».
A ce propos, on soulignera l'importance du secteur automobile pour la croissance au deuxième trimestre. L'Insee explique en effet le rebond des exportations françaises par celui des biens manufacturés, +1,6% après -9,7% au premier trimestre, « en particulier celui des exportations d'automobile ». De la même manière, la légère accélération de la consommation des ménages entre les deux trimestres trouve son origine dans le redressement des dépenses alimentaires, mais aussi dans l' « accélération des achats des ménages en automobiles ».
A l'opposé, la poursuite du déstockage, qui a amputé la croissance de 0,6 points au deuxième trimestre après -0,7 point au premier trimestre, est une bonne nouvelle pour l'économie française. Le restockage attendu devrait en effet se traduire par un surcroît de production et donc de croissance.
Mais après ce « coup de pouce » des stocks à la croissance, l'incertitude demeure. Le consommateur sera-t-il de nouveau au rendez-vous grâce à une stabilisation du marché du travail ou le PIB repartira-il à la baisse ?
AOF - EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
PIB (Produit Intérieur Brut) : Valeur de tous les biens et services produits à l'intérieur des limites géographiques d'un pays ou d'un territoire au cours d'une période donnée.
Croissance (économique) : Augmentation durable de l'activité économique d'un pays, que l'on constate notamment par l'évolution des prix, de la production, des revenus.
Cette croissance est évaluée à partir de l'indicateur du produit intérieur brut (PIB = valeur de tous les biens et services produits à l'intérieur des limites géographiques d'un pays) ou à partir du produit national brut (PNB), qui tient compte des flux de revenus des facteurs économiques entre un pays et le reste du monde.