L’objectif est ambitieux. A fortiori pour une nation qui tire 60 % de son énergie à partir du charbon. Pourtant, les Indiens veulent devenir une référence en matière d’énergie solaire. A ce titre, le rapport remis lundi (3 août) au Premier ministre Manmohan Singh fixe les règles et les objectifs en matière de photovoltaïque. Le plan qui sera dévoilé en septembre alloue 19 milliards de dollars sur les trente prochaines années à la production d’énergie solaire.
Pourtant très active sur le front de l’énergie éolienne, l’Inde version photovoltaïque n’en est qu’à ses prémisses. Actuellement, le ministère indien des Energies renouvelables se contente de soutenir le financement de la construction de centrales solaires d’une capacité de 50 MW. Le nouveau plan qui veut faire de l’Inde un acteur majeur de l’énergie solaire, surtout en raison de l’ensoleillement dont jouit le pays, s’oriente selon plusieurs axes forts. La Mission solaire nationale, selon Le Monde, préconise une subvention des tarifs de rachat de l’énergie solaire. Ce qui implique que les prix baissent de 16 à 3 roupies (0,04€) le KWh solaire.
Un répit pour la planète et pour des millions d’Indiens
Une véritable démarche de développement durable. Au sens le plus noble du terme. L’achat d’équipements solaires sera exempté de taxes, les centrales ne paieront pas d’impôts pendant dix ans et les particuliers faisant le choix de s’équiper en panneaux solaires pourront se voir racheter le surplus par l’Etat. Actuellement, en Inde, plus de la moitié des 1,1 milliards d’habitants n’ont pas accès à l’électricité. Ce plan aidant, les villages seront plus facilement raccordés à l’électricité. Le gouvernement a d’ailleurs déjà promis d’électrifier l’ensemble du pays d’ici 2012.
La première phase de cette mission solaire nationale aboutira en 2012 avec l’objectif d’une capacité atteignant les 1 à 1,5 GW. En 2020, l’Inde voudrait couvrir 8,3 % du total de sa consommation grâce à l’énergie solaire. A cette date, sa production devra être de 20 000 MW. Nul besoin de préciser que cette source d’énergie renouvelable offrira un certain répit à la planète. 42 millions de tonnes de CO2 en moins d’ici 2020. Financée par une taxe sur les énergies fossiles (qui devrait rapporter gros vu la primauté du charbon en Inde), cette nouvelle politique solaire reviendra à 19 milliards d’euros sur trente ans. Mais quels bénéfices infinis pour l’environnement ! A trois mois de Copenhague, l’Inde ne pouvait pas arriver mieux préparée à la table des négociations. Elle qui refuse pourtant de se voir imposer quelque obligation de réduction d’émissions de CO2…