Passez par la case « prime à la casse » et touchez 2 500€ ! Telle pourrait être la version allemande du Monopoly, tant cette mesure lancée en février suscite les convoitises. Le marché automobile outre-Rhin a en effet enregistré une nouvelle hausse en juillet. Depuis l’avènement de la prime, il y a tout juste six mois, les ventes de voitures neuves ou d’occasion de moins d’un an ont littéralement bondi. Plus 30 % en un an !
La méthode, chez nos voisins allemands, consiste à se voir verser une prime de 2 500€ pour la mise au rebut d’un véhicule d’au moins neuf ans remplacé par une voiture neuve ou de moins d’un an. La somme allouée au dispositif s’élève à 5 milliards d’euros équivalant à l’octroi de deux millions de primes. A l’heure actuelle, 1,7 milliards d’euros ont d’ores et déjà été versés, pour 680 automobiles envoyées à la casse. En théorie seulement…
Une mise à la casse factice
En pratique, le scénario ne se passe pas totalement comme prévu. Ce marché florissant a semble-t-il donné des idées farfelues à quelques automobilistes peu scrupuleux ! Un trafic de la prime à la casse s’organise actuellement en Allemagne. Et il est plus que probable que le phénomène dépasse les frontières. La nouvelle, dévoilée par le syndicat de la police anticriminelle (BDK) et relayée par Le Monde explique les tenants et les aboutissants de ce trafic d’un nouveau genre.
Le principe est simple, mais il fallait avoir l’esprit cupide pour y penser ! Après avoir établi une fausse déclaration de mise à la casse, les trafiquants revendent leur monture à des concessionnaires véreux qui se chargent de les revendre en Afrique et en Europe de l’Est. Là-bas, les besoins automobiles sont si urgents qu’on est peu regardant sur la provenance de l’engin.
Le BDK parle ainsi de 50 000 voitures victimes d’une prime à la casse indue. Une fraude estimée à 125 millions d’euros. Les autorités sont sceptiques quant aux chiffres avancés, les douanes ne leur ayant fait part que d’une centaine de cas. Le propre d’un trafic étant la dissimulation, certains cas doivent vraisemblablement échapper à la surveillance des douaniers. Toutefois, le ministre des Finances, Peer Steinbrück a immédiatement ordonné l’ouverture d’une enquête. La France ne devrait-elle pas se pencher sur le problème elle aussi ?