Les marchés actions européens accentuent leur repli malgré la remontée du climat des affaires en Allemagne. Les investisseurs optent pour la prudence, poursuivant ainsi la phase de consolidation entamée il y a une quinzaine de jours. Le secteur minier focalise l'attention avec la confirmation de l'intérêt de Xstrata pour Anglo American. A Paris, Carrefour bénéficie de recommandations positives de brokers et de l'information selon laquelle l'israélien Koor Industries serait prêt à investir au capital. L'indice CAC 40 recule de 1,52% à 3172 points. L'Eurotop 100 cède 1,52% à 1828 points.
Encouragé par la remontée des matières premières et le rapprochement de ses rivaux Rio Tinto et BHP Billiton, Xstrata a adressé à son concurrent Anglo American une offre de fusion. L'opération donnerait naissance à un géant des mines valorisé environ 65 milliards de dollars, susceptible de concurrencer BHP dans le cuivre, le charbon et le minerai de fer. Selon Citigroup, les synergies pourraient atteindre plus de 750 millions de dollars. De quoi susciter l'inquiétude de BHP mais surtout des sidérurgistes déjà préoccupés par l'alliance de deux de leurs principaux fournisseurs de minerai de fer. A Londres, les investisseurs semblent parier sur un relèvement de l'offre d'Xstrata, le titre du groupe reculant de 3,61% à 657,90 pence tandis qu'Anglo American progresse 6,19% à 1723 pence.
Plus forte hausse du CAC 40, Carrefour gagne 2,63% à 30,215 euros dans un marché parisien en baisse. Le deuxième distributeur mondial est soutenu par l'intérêt de Koor Industries. Le groupe israélien a annoncé qu'il était prêt à investir jusqu'à 3,5 milliards de shekels (environ 640 millions d'euros) au sein de Carrefour. Koor détient déjà 1,76 million d'actions du groupe français, soit 0,25% de son capital, ce qui représente un coût total de 284 millions de shekels.
En repli de 3,85% à 64,20 euros, Ciments Français signe l'une des plus mauvaises performances du SRD, pénalisé par le report de la décision définitive sur sa fusion avec sa maison-mère ItalCementi. Le processus de fusion est bloqué par des créanciers américains du français. Ces derniers sont en désaccord sur les termes du projet de rapprochement. Des discussions sont en cours et une réunion prévue au plus tard le 26 juin doit donner la nouvelle date de fusion. Selon Fortis, ce retard n'est qu'une péripétie qui ne remet pas en cause la fusion. En effet, l'AMF a déjà donné son feu vert.
Les chiffres macroéconomiques
L'indice IFO mesurant le climat des affaires s'est établi à 85,9 au mois de juin, contre un consensus de 85,2. En mai, l'indice était ressorti à 84,2 après 83,7 en avril.
Aux Etats-Unis, aucun indicateur d'importance n'est attendue.
A 12h30, l'euro cote 1,3850 dollar
AOF - EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
inflation : Mesurée par la hausse des prix à la consommation, elle correspond à une baisse progressive de la valeur de la monnaie. D'une manière générale, une forte inflation profite au débiteur, tandis que le créditeur en pâtit. Pour jauger l'inflation, les banques centrales s'intéressent à l'indice des prix à la consommation sous-jacent, c'est-à-dire hors les éléments volatils que sont l'énergie et l'alimentation. On parle alors d'indice des prix à la consommation «core». La Fed privilégie l'indice PCE «core» qui mesure l'évolution des prix liés à la consommation des ménages. Le niveau d'inflation considéré comme acceptable par la BCE est de 2 % l'an. Aux Etats-Unis, la «zone de confort» de la Fed est de 1% à 2%.