Les marchés européens ont terminé en forte baisse sur fond d'inquiétudes concernant la santé de l'économie. Les résultats meilleurs que prévu du climat des affaires allemand, publiés dans la matinée, ont réconforté le marché dans un premier temps. Les commentaires de la Banque mondiale ont toutefois inversé la tendance, celle-ci évoquant des perspectives "inhabituellement incertaines" concernant l'économie. A la clôture, le CAC 40 cédait 3,04% à 3 123,25 points et l'Eurotop 100 perdait 2,68% à 1 807,43 points.
Encouragé par la remontée des matières premières et le rapprochement de ses rivaux Rio Tinto et BHP Billiton, Xstrata a adressé à son concurrent Anglo American une offre de fusion. L'opération donnerait naissance à un géant des mines valorisé environ 65 milliards de dollars, susceptible de concurrencer BHP dans le cuivre, le charbon et le minerai de fer. Selon Citigroup, les synergies pourraient atteindre plus de 750 millions de dollars. De quoi susciter l'inquiétude de BHP mais surtout des sidérurgistes déjà préoccupés par l'alliance de deux de leurs principaux fournisseurs de minerai de fer.
Plus forte hausse du CAC 40, Carrefour a gagné 1,29% à 29,82 euros dans un marché parisien en baisse. Le deuxième distributeur mondial est soutenu par l'intérêt de Koor Industries. Le groupe israélien a annoncé qu'il était prêt à investir jusqu'à 3,5 milliards de shekels (environ 640 millions d'euros) au sein de Carrefour. Koor détient déjà 1,76 million d'actions du groupe français, soit 0,25% de son capital, ce qui représente un coût total de 284 millions de shekels.
En repli de 6,77% à 62,31 euros, Ciments Français signe l'une des plus mauvaises performances du SRD, pénalisé par le report de la décision définitive sur sa fusion avec sa maison-mère ItalCementi. Le processus de fusion est bloqué par des créanciers américains du français. Ces derniers sont en désaccord sur les termes du projet de rapprochement. Des discussions sont en cours et une réunion prévue au plus tard le 26 juin doit donner la nouvelle date de fusion. Selon Fortis, ce retard n'est qu'une péripétie qui ne remet pas en cause la fusion. En effet, l'AMF a déjà donné son feu vert.
Les chiffres macroéconomiques
L'indice IFO mesurant le climat des affaires s'est établi à 85,9 au mois de juin, contre un consensus de 85,2. En mai, l'indice était ressorti à 84,2 après 83,7 en avril.
Aux Etats-Unis, aucun indicateur d'importance n'est attendu.
A la clôture, l'euro cote 1,3855 dollar
AOF - EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
inflation : Mesurée par la hausse des prix à la consommation, elle correspond à une baisse progressive de la valeur de la monnaie. D'une manière générale, une forte inflation profite au débiteur, tandis que le créditeur en pâtit. Pour jauger l'inflation, les banques centrales s'intéressent à l'indice des prix à la consommation sous-jacent, c'est-à-dire hors les éléments volatils que sont l'énergie et l'alimentation. On parle alors d'indice des prix à la consommation «core». La Fed privilégie l'indice PCE «core» qui mesure l'évolution des prix liés à la consommation des ménages. Le niveau d'inflation considéré comme acceptable par la BCE est de 2 % l'an. Aux Etats-Unis, la «zone de confort» de la Fed est de 1% à 2%.