La Bourse de Paris a terminé lundi en baisse de 1,48% au terme d'une séance peu mouvementée, où les investisseurs en ont profité pour prendre des bénéfices.
L'indice vedette a perdu 49,39 points à 3.289,66 points, dans un volume d'échanges réduit de 2,428 milliards d'euros. Vendredi, il avait pris 0,82%.
Après avoir progressé de 1,83% la semaine passée, le CAC 40 a ouvert en nette baisse, affecté par des prises de profits qui ont touché de plein fouet les valeurs cycliques, notamment celles des secteurs automobile et bancaire, ou les minières qui avaient bien grimpé au cours des dernières séances.
Renault a par exemple perdu 3,84% à 29,58 euros et ArcelorMittal a enregistré la plus forte baisse de l'indice vedette (-5,67% à 23,54 euros).
"Les investisseurs cherchent des prétextes pour prendre des bénéfices", a commenté Alice Lhabouz, gérante associée chez Turgot Asset Management, alors que la séance a été calme en l'absence de nouvelles macroéconomiques majeures.
Hormis la publication des commandes industrielles en Allemagne, passée inaperçue, le marché n'a eu aucun indicateur sur lequel s'appuyer.
En conséquence, il "joue un peu à se faire peur", a estimé la gérante d'actions, "avec la possible hausse des taux de la Fed qui se réunit mercredi, et la hausse des prix du pétrole qui peut peser sur les échanges".
Si elle choisissait de relever ses taux d'intérêt, la banque centrale américaine s'engagerait donc à lutter contre l'inflation, ce qui attesterait aux yeux des investisseurs d'un retour de l'inflation qu'ils redoutent.
Dans ce contexte, le recul de Wall Street lundi est venu confirmer la tendance à la baisse du marché parisien, et des autres places européennes. Londres a en effet cédé 0,75%, Francfort 1,42% et l'Eurostoxx 50 1,39%.
Seules les valeurs défensives, moins sensibles aux aléas du marché, ont fini en hausse sur le CAC 40, comme France Telecom (+0,34% à 16,01 euros), Essilor (+0,59% à 33,41 euros) ou Sanofi-Aventis (+0,37% à 46,29 euros).
Le laboratoire français a annoncé qu'il allait acquérir auprès de Pfizer le site de Diabel en Allemagne, qui est, selon lui, le plus grand site au monde producteur d'insuline. Le groupe va débourser 30 millions d'euros.
EADS a terminé en tête du CAC 40 (+1,80% à 11,62 euros), profitant à la fois d'une baisse de l'euro face au dollar et d'un relèvement de recommandation, les analystes de la banque américaine Goldman Sachs étant passé à "neutre" contre "vendre" auparavant sur le titre.
La possible remise en question de la commande d'A380 du loueur d'avions américain ILFC ne semblait pas en revanche peser sur le titre. Cette commande s'élève à 3 milliards d'euros environ, selon la presse allemande.
Sur le Service de Réglement Différé (SRD), EDF Energies Nouvelles a terminé en hausse de 4,64% à 37,31 euros. Le groupe a profité d'un objectif de cours relevé par les analystes d'Exane BNP Paribas, estimant que le groupe est bien placé pour bénéficier du développement de l'éolien aux Etats-Unis.
En revanche, le groupe diversifié Bouygues a lâché 4,30% à 27,04 euros alors que la banque suisse UBS a entamé le suivi de son titre à "vendre".
Vivendi (-4,47% à 17,74 euros) a pâti de l'abaissement de la recommandation sur son titre à "vendre" contre "neutre" auparavant par UBS.
Air France-KLM a perdu de son côté 3,41% à 10,47 euros, alors que le secteur international du transport aérien devrait perdre 9 milliards de dollars en 2009, près du double des prévisions initiales, selon l'Association internationale du transport aérien (IATA).
Enfin, Wendel s'est effondré (-9,19% à 27,75 euros) après la reconduction d'Ernest-Antoine Seillière à la présidence du conseil de surveillance et le refus du groupe de céder des actifs en 2009, alors qu'il a un endettement important.