Les pays de la zone euro subissent une récession historique. Au premier trimestre 2009, le produit intérieur brut de la zone s'est contracté de 2,5%, selon la première estimation d'Eurostat, confirmant ainsi l'estimation flash, après déjà trois trimestres consécutifs de baisse. « Cette performance médiocre représente déjà pour l'économie de la zone euro un acquis de croissance négatif de 4% pour 2009 », a commenté BNP Paribas.
D'après les dernières estimations, son économie devrait se contracter de 3,6% en 2009, tandis que celle des Etats-Unis ne connaîtra qu'une contraction de 2,9%.
Comment expliquer que l'Union européenne souffre plus que les Etats-Unis d'une crise qui a pourtant démarré sur le marché immobilier américain ? En soulignant qu'outre-Atlantique, les consommateurs commencent à tirer profit du gigantesque plan de relance initié par Barack Obama.
Ainsi, sur les trois premiers mois de l'année 2009, la consommation des ménages américains a progressé de 1,5%, alors que le PIB plongeait de 5,7%. En Europe, le détail des composantes du PIB montre une détérioration généralisée : la consommation privée a reculé de 0,5% et les exportations se sont effondrées (-8,1%).
Pour autant, la zone euro n'est pas dépourvue de lueurs d'espoirs, les fameux « green shots » qui éclairent l'économie américaine depuis le début de l'année. En mai, l'indice PMI Composite d'activité est monté à 44 points, contre 41,1 points en avril, affichant la plus forte hausse mensuelle de l'indice depuis sa création en 1998.
Toutefois, « la reprise n'est pas en vue » tempère BNP Paribas, « les indices demeurent en effet bien en deçà de 50 et restent cohérents avec une contraction de l'activité, quoique sur un rythme plus modéré ».
(P-J.L)