Les marchés européens ont fini en nette baisse, victimes de plusieurs statistiques économiques américaines décevantes. Les destructions d'emplois dans le secteur privé en mai ont ainsi été légèrement supérieures aux attentes et l'indice des directeurs d'achat dans les services inférieur. Ces indicateurs ont mis un terme à une série de données économiques rassurantes au niveau mondial qui avaient contribué à la prolongation du rally boursier ces derniers jours. L'indice CAC 40 a clôturé en baisse de 2,02% à 3309,65 points et le FTSE Eurotop 100 sur un repli de 2,05% à 1857,67 points.
A Londres, le cours de HSBC a reculé de 1,54% à 526,75 pence sur fond de rumeurs concernant une éventuelle vente de la participation de Saad Group. Selon des traders cités par le Financial Times, le conglomérat saoudien pourrait être tenté de procéder à des prises de bénéfices sur la première banque européenne. «Les banques ont connu une hausse particulièrement puissante depuis leurs points bas, et aujourd'hui les investisseurs se demandent si ce mouvement n'a pas été trop fort et trop vite», déclare un trader cité par le FT.
De l'autre côté du channel, Bouygues (- 7,94% à 28,075 euros) a affiché le plus fort repli de l'indice CAC 40, pénalisé par une performance opérationnelle trimestrielle inférieure aux attentes et la révision en baisse de son objectif de chiffre d'affaires annuel. Si les résultats ont fortement reculé en raison de l'ENVIRONNEMENT économique défavorable, Bouygues a aussi pointé du doigt des «éléments propres» à certains métiers. La contre-performance de TF1, déjà connue des investisseurs, a ainsi lourdement pesé sur les comptes, de même que celle de l'activité de construction de route, Colas.
Sur le marché SRD, Neopost a progressé de 0,58% à 60,35 euros. Le groupe a publié hier un chiffre d'affaires consolidé de 229,2 millions d'euros pour le premier trimestre 2009 (clos le 30 avril 2009), en hausse de 3,9% par rapport au 1er trimestre de l'exercice 2008 et de 0,8% à taux de change constants. En Amérique du Nord, le chiffre d'affaires est en hausse de 6,2% hors effets de change. "Cette performance est liée à la bonne tenue des revenus récurrents ainsi qu'à la confirmation du succès de la nouvelle gamme de machines à affranchir IS", a estimé le spécialiste du courrier.
Les chiffres macroéconomiques
Aux Etats-unis, l'indice des directeurs d'achats (ISM) des services a atteint 44 au mois de mai, alors qu'il était attendu en moyenne à 45 par les économistes. Au mois d'avril, l'indice s'était élevé à 43,7.
Les commandes à l'industrie aux Etats-Unis ont progressé de 0,7% au mois d'avril alors que les analystes attendaient une hausse de 0,9%. En mars, les commandes à l'industrie avaient progressé de 1,9%.
L'économie américaine a supprimé 532 000 emplois au mois de mai dans le secteur privé selon la dernière enquête mensuelle d'ADP. Les analystes tablaient quant à eux sur un chiffre de 520 000. Les suppressions d'emplois d'avril ont par ailleurs été révisées à 545 000 contre 491 000 en première estimation.
Le PIB de la zone euro a diminué de 2,5% au premier trimestre par rapport au trimestre précédent, a annoncé Eurostat, l'office statistique des communautés européennes, qui a confirmé sa première estimation. Par rapport au premier trimestre 2008, l'économie de la zone euro s'est contractée de 4,8%. Sur cette même base, le PIB des tats-Unis a reculé de 2,5% et celui du Japon a chuté de 9,1%.
L'indice des prix à la production industrielle a baissé de 1% dans la zone euro en avril 2009 par rapport à mars 2009. En mars, les prix avaient diminué de 0,7%. Par rapport à avril 2008, les prix ont reculé de 4,6%.
A la clôture, l'euro cote 1,4183 face au billet vert.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Prix à la production : ils mesurent l'évolution des prix de gros, les services ne sont pas compris. Trois catégories sont distinguées : les biens bruts, les biens intermédiaires et les produits finis. Le marché s'intéresse à l'indice des produits finis. Comme pour les prix à la consommation, la primauté est accordée à l'indice prix à la production «core», c'est-à-dire hors énergie et alimentation, qui donne une meilleure idée des tensions sous-jacentes.
Il est théoriquement un précurseur de l'indice des prix à la consommation. La hausse ou la baisse des prix de gros devant un moment ou à un autre être transférée au consommateur. Toutefois, en fonction de la situation concurrentielle, cette liaison est loin d'être évidente.
Croissance (économique) : Augmentation durable de l'activité économique d'un pays, que l'on constate notamment par l'évolution des prix, de la production, des revenus.
Cette croissance est évaluée à partir de l'indicateur du produit intérieur brut (PIB = valeur de tous les biens et services produits à l'intérieur des limites géographiques d'un pays) ou à partir du produit national brut (PNB), qui tient compte des flux de revenus des facteurs économiques entre un pays et le reste du monde.
PIB (Produit Intérieur Brut) : Valeur de tous les biens et services produits à l'intérieur des limites géographiques d'un pays ou d'un territoire au cours d'une période donnée.