La Bourse de New York était en nette baisse mercredi, déconcertée par un recul inattendu des ventes de détail aux Etats-Unis, alors que le marché espérait des signes de reprise de la consommation: le Dow Jones perdait 1,93% et le Nasdaq 2,25%.
Vers 16H00 GMT, le Dow Jones Industrial Average cédait 163,75 points, à 8.305,36 points, et le Nasdaq, à dominante technologique, 38,59 points, à 1.677,33 points.
L'indice élargi Standard & Poor's 500 reculait quant à lui de 2,06% (18,68 points), à 889,67 points.
Mardi, Wall Street avait fini sans direction, à l'issue d'une séance marquée par les hésitations des intervenants, en l'absence d'informations majeures. Le Dow Jones avait gagné 0,60% mais le Nasdaq avait perdu 0,88% et le S&P 500 0,10%.
"Jusqu'à maintenant, la Bourse montait sur des statistiques économiques qui montraient des signes de ralentissement de la détérioration de l'économie. Cela a amené le marché à avoir des attentes parfois un peu trop optimistes", a expliqué Gregori Volokhine, de Meeschaert New York.
Le recul des ventes de détail, de 0,4% en avril par rapport à mars, a ainsi été interprété comme un mauvais chiffre, marquant certes un ralentissement de leurs chutes, mais les analystes tablaient sur une stabilisation.
"Il y a eu 30% de hausse, les investisseurs cherchent des excuses pour vendre", a estimé M. Volokhine.
"Il semble que les hausses des dépenses des consommateurs en janvier et en février étaient juste des rebonds après un quatrième trimestre très mauvais, soutenues par des facteurs saisonniers importants", a relevé de son côté Patrick O'Hare, du site d'information financière Briefing.com.
La colossale amende infligée au numéro un mondial des microprocesseurs Intel, la baisse des demandes de refinancement hypothécaire, les commentaires prudents du groupe électronique Applied Materials (-5,49% à 10,86 dollars) et ceux de la Banque d'Angleterre sur des perspectives de croissance "inhabituellement incertaines" ont installé une tonalité négative sur le marché, a ajouté M. O'Hare.
Intel résistait à la pression, stable à 15,20 dollars, malgré l'amende record de 1,06 milliard d'euros décidée par l'Union européenne pour concurrence déloyale. Le fabricant de puces a assuré aux analystes que le trimestre en cours s'annonçait meilleur que prévu.
Son concurrent AMD montait de 3,91% à 4,52 dollars.
Le titre du constructeur automobile Ford abandonnait encore 3,39% à 4,84 dollars. Il a dû consentir une forte décote de 22% pour placer son augmentation de capital, avec un prix de vente fixé à 4,75 dollars. L'opération ne lui rapportera donc que 1,4 milliard de dollars, beaucoup moins qu'espéré.
Le groupe de télécommunications Verizon cédait 0,79% à 30,16 dollars. Il va vendre sa téléphonie fixe dans 14 dans 26 Etats où il est présent à son concurrent Frontier Communications, au terme d'une opération complexe valorisant les actifs cédés à 8,6 milliards de dollars.
Seules cinq valeurs du Dow Jones sur 30 étaient en hausse, la faiblesse du marché étant générale. Le secteur pharmaceutique était une nouvelle fois sollicité: Merck engrangeait 3,68% et Pfizer 2,43%.
Le marché obligataire profitait de la faiblesse du marché boursier. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans baissait à 3,101% contre 3,175% mardi soir et celui à 30 ans à 4,086% contre 4,157% la veille.