La Bourse de New York a terminé sur un nouveau repli vendredi, au plus bas depuis 12 ans, dans un marché ébranlé par les annonces de Citigroup et General Electric, et par la forte contraction de l'économie américaine: le Dow Jones a perdu 1,66% et le Nasdaq 0,98%.
Le Dow Jones Industrial Average a abandonné 119,15 points à 7.062,15 points et le Nasdaq, à dominante technologique, 13,63 points à 1.377,84 points, dans un volume étoffé.
L'indice élargi Standard & Poor's 500 a quant à lui lâché 2,36% (17,74 points) à 735,09 points.
"Le marché est épuisé", n'a pu que constater Mace Blicksilver, de Marblehead Asset Management.
Après avoir cassé de nouveaux planchers en début de semaine, le Dow Jones et le S&P 500, considéré comme plus représentatif, s'intallent dans leurs niveaux de l'année 1997, même fin 1996 pour le deuxième.
Le sentiment du marché avait été plombé dès l'ouverture, avec la participation accrue dans Citigroup de l'Etat américain, qui va monter au capital du groupe bancaire en convertissant 25 milliards de dollars d'actions préférentielles qu'il possède.
En cours de séance, la baisse a été plus mesurée, mais le marché a cessé de lutter dans la dernière heure, alors que le conglomérat industriel General Electric annonçait une division par trois de son dividende.
"Voilà deux nouvelles sur des sociétés qui ne sont pas bonnes pour les actionnaires. La combinaison accentue l'idée que les conditions financières sont très difficiles et le marché décline parce qu'il ne voit pas de lumière au bout du tunnel", a observé Hugh Johnson, de Johnson Illington Advisors.
Le titre de Citigroup a été réduit à la portion congrue: il a dévissé de 39,02% à 1,50 dollar. General Electric a abandonné 6,48% à 8,51 dollars.
Les autres banques ont suivi. Bank of America, autre établissement dans la ligne de mire des investisseurs, a dégringolé de 25,75% à 3,95 dollars et Wells Fargo de 15,97% à 12,10 dollars. JPMorgan Chase a perdu 0,87% à 22,85 dollars.
"Le vote du marché a été vraiment négatif sur Citigroup. On savait depuis longtemps qu'il y aurait dilution des actionnaires, et le fait que (le cours dévisse tout de même alors que l'intervention avait été anticipée) a remis en cause la valeur d'autres actions", a indiqué Gregori Volokhine, de Meeschaert New York.
Autre facteur accablant, le chiffre révisé de la croissance aux Etats-Unis au quatrième trimestre 2008 a montré que le PIB avait chuté de 6,2% en rythme annuel, contre 3,8% initialement annoncés, bien en-deçà des estimations des analystes.
"C'est un marché baissier classique, on glisse chaque jour un peu plus", a observé Mace Blicksilver, soulignant que le seuil des 7.000 points n'était plus si éloigné pour le Dow Jones.
La baisse du Dow Jones a été une peu freinée par la bonne tenue du distributeur Wal-Mart (+2,05% à 49,24 dollars) et surtout du fabricant d'ordinateurs IBM (+3,44% à 92,03 dollars), poids lourds de l'indice.
Son concurrent Dell, qui a annoncé une amplification de son effort de réduction des coûts, a engrangé un gain de 3,90% à 8,53 dollars malgré un bénéfice net annuel en recul de 16% à 2,48 milliards de dollars.
Le constructeur automobile General Motors a continué son repli, de 5,46% à 2,25 dollars, à un moment où son avenir restait en suspens.
Le marché obligataire a reculé. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans est remonté à 3,041% contre 2,978% jeudi soir et celui à 30 ans à 3,722% contre 3,646% la veille.