Les marchés européens ont réduit leurs pertes dans l'après-midi, avec l'ouverture en hausse de Wall Street suite aux déclarations de Ben Bernanke concernant les efforts du gouvernement pour restaurer la stabilité financière des Etats-Unis. Dans la matinée, les places européennes avaient plongé dans le sillage des marchés américains. A Paris, où le CAC 40 a chuté sous les 2 700 points en séance, St-Gobain a pesé sur la tendance sur fond de commentaires négatifs d'analystes. A la clôture, le CAC 40 et l'Eurofirst 80 cédaient respectivement 0,73% à 2 708,05 points et 0,39% à 2524,78 points.
Akzo Nobel a gagné 3,54% à 27,925 euros. Frappé par la crise, le leader mondial de la peinture accuse une perte annuelle de plus d'un milliard d'euros liée à la dépréciation des actifs de son concurrent britannique ICI, acheté au prix fort en 2007. Malgré tout, le groupe a confirmé son objectif moyen terme, mais au prix d'un double sacrifice : vis-à-vis des actionnaires en supprimant les rachats d'actions et surtout des salariés qui devront supporter de nouvelles fermetures d'usines.
Saint-Gobain (-9,07% à 19,36 euros) a de nouveau été lourdement sanctionné en Bourse après une chute de près de 15% du titre vendredi. Selon le scénario déjà connu, le fabricant de matériaux de construction entraîne Wendel, son principal actionnaire dans sa chute (-11,18% à 21,22 euros). Les deux titres subissent la double peine. Vendredi, ils avaient sombré après l'annonce inattendue de l'augmentation de capital de Saint-Gobain et l'incertitude quant à la décision de Wendel sur sa participation à l'opération. Aujourd'hui, ils dévissent de plus belle sur les réactions négatives des analystes.
Alstom a chuté de 0,79% à 36,50 euros, plombé par une note d'analyste. JP Morgan a en effet dégradé sa recommandation sur le groupe d'industrie et de transport de Surpondérer à Neutre, avec un objectif de cours réduit de 55 à 50 euros. Le broker indique qu'il s'agit d'un bon investissement à long terme, mais il cite un rapport sur l'énergie qui prévoit une baisse de 60% des commandes en 2009, ce qui devrait peser sur le titre. Il s'attend à plus de visibilité à partir de 2012.
Les chiffres macroéconomiques
La consommation des ménages a connu une progression de 1,8% au mois de janvier selon les données publiées ce matin par l'Insee. Le consensus s'établissait à 0,2%. Au mois de décembre, la consommation des ménages avait baissé de 0,9%.
L'indice IFO du climat des affaires en Allemagne a reculé à 82,6 au mois de février contre 83 au mois de janvier. Le consensus attendait un chiffre stable en février.
Le prix des maisons a diminué de 2,5% en décembre aux Etats-Unis, après une baisse de 2,3% un mois plus tôt, selon l'indice Standard & Poor's CaseShiller.
L'indice de confiance des ménages du Conference Board pour février a reculé à 25 en février, son plus bas niveau depuis sa création en 1967, après 37,4 en janvier.
A la clôture, l'euro cotait 1,2751 face au dollar américain.
EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
IFO (indice) : L'institut de recherche et de prévisions économiques allemand IFO publie mensuellement les résultats d'un sondage auprès de plus de 7000 chefs d'entreprises et dirigeants de tous les secteurs, à l'exclusion de la finance. L'indice global est composé d'un volet sur la perception qu'ont les sondés du climat actuel des affaires, et d'un volet sur leurs anticipations à quelques mois. L'IFO détermine à partir de ces réponses le niveau de l'indice, sachant qu'un niveau supérieur à 100 signale qu'une majorité d'entreprises se montre plutôt optimiste, et un indice inférieur à 100 révèle une majorité pessimiste.
Directeurs d'achat (indice des) : cette statistique reflète la confiance des directeurs d'achat. Elle est disponible pour le secteur manufacturier et pour celui des services. Un indice supérieur à 50 signale une expansion de l'activité dans un secteur et un indice inférieur, une contraction. Plus cet indicateur s'éloigne des 50 et plus le rythme d'expansion ou de contraction de l'activité est important.
L'indice composite qui regroupe l'indicateur pour le secteur manufacturier et celui des services est très utile pour prévoir les évolutions du PIB à court terme. Il est considéré comme l'un des indicateurs économiques les plus pertinents.
L'indice manufacturier comprend principalement les composantes production, commande et emploi. La statistique pour les services comprend notamment l'activité en cours, les anticipations d'activité, les prix des intrants et l'emploi.